Le marché immobilier du pays est peut-être en train de reprendre son souffle, mais une nouvelle enquête suggère que la grande majorité des Canadiens ayant récemment acheté leur première maison ont étiré leur budget au maximum.

Dans son étude annuelle sur les emprunteurs hypothécaires, la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a révélé que 85 % des accédants à la propriété ont affirmé avoir payé le prix maximal qu'ils pouvaient se permettre pour leur habitation.

Malgré cela, 76 % d'entre eux se sont dits convaincus d'être en mesure de respecter leurs obligations hypothécaires mensuelles.

Par ailleurs, 60 % des accédants à la propriété et 69 % des acheteurs n'en étant pas à leur première habitation ont affirmé disposer « d'actifs suffisants », tels que des investissements ou d'autres propriétés, pour les aider en cas de problème financier lié à leur prêt hypothécaire.

L'agence fédérale du logement, qui mène cette enquête depuis 1999, affirme que l'abordabilité du logement continue d'être le facteur le plus important cité par les acheteurs, par rapport à d'autres facteurs, tels que le voisinage, la proximité du lieu de travail et l'état général du logement.

Plus de la moitié des personnes qui se sont dites inquiètes ont dit craindre d'avoir trop payé pour leur maison, tandis que près d'un tiers a indiqué redouter une hausse des taux d'intérêt ou un resserrement des règles d'admissibilité au crédit hypothécaire.

La Banque du Canada a relevé son taux d'intérêt directeur à quatre reprises depuis juillet 2017, pour le porter à 1,5 %. La grande majorité des observateurs s'attendent à ce que la banque centrale procède à une nouvelle hausse lors de sa prochaine réunion à ce sujet, prévue le 24 octobre.

Certains marchés du logement du pays ressentent déjà les effets dissuasifs de la hausse des taux d'intérêt et de mesures récemment introduites, comme une nouvelle simulation de crise pour déterminer l'admissibilité aux prêts hypothécaires et une taxe de 15 % destinée aux acheteurs étrangers en Ontario.

Plus tôt cette semaine, l'Association canadienne de l'immeuble a annoncé que les ventes de maisons à l'échelle nationale avaient chuté en septembre pour la première fois en cinq mois, en raison de la contraction des marchés à Vancouver et à Toronto.

Bien que les prix se soient également stabilisés, les perspectives pour le marché immobilier national restent positives.

L'enquête de la SCHL a révélé que 80 % des acheteurs interrogés estiment toujours que l'achat d'une propriété est un bon investissement financier à long terme, et 66 % croient que la valeur de leur maison augmentera au cours des 12 prochains mois.

Le sondage en ligne, mené en avril, a interrogé plus de 4000 Canadiens qui sont devenus des emprunteurs hypothécaires au cours des 12 mois précédents.

Les experts en recherche et en méthodologie jugent qu'il est impossible d'attribuer une marge d'erreur à un sondage réalisé en ligne puisque la méthode d'échantillonnage est non probabiliste.