Après avoir quitté les marchés de Toronto, des provinces de l'Atlantique et de l'Ouest canadien, le Fonds de placement immobilier Cominar n'a pas fini de se délester de propriétés dans le cadre de son repositionnement.

La société établie à Québec souhaite récolter entre 1 milliard et 1,5 milliard de dollars au cours des 12 prochains mois en vendant des propriétés dans ses principaux marchés - soit les régions de Montréal, Québec et Ottawa.

Cominar a fait part de ses intentions lundi en annonçant la vente de 97 immeubles situés à l'extérieur de ses marchés principaux à la firme torontoise Slate Acquisitions pour 1,14 milliard.

« C'est dans la foulée de notre plan d'origine visant à poursuivre notre désendettement et aussi pour entamer une phase de création de valeur », a expliqué son président et chef de l'exploitation, Sylvain Cossette, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse canadienne.

À compter du 1er janvier, c'est ce dernier qui prendra la relève de l'actuel président et chef de la direction, Michel Dallaire, aux commandes du gestionnaire immobilier.

Ainsi, Cominar complétera l'analyse de son portefeuille d'ici la fin du premier trimestre et l'argent récolté sera consacré à la réduction de sa dette ainsi qu'au rachat de parts, a expliqué M. Cossette. Pour le moment, il estime qu'il est « prématuré » de spéculer sur le nombre de transactions qui pourraient être conclues.

Il a toutefois tenu à préciser qu'il ne s'agissait pas d'un plan de redressement, ajoutant que la situation financière du gestionnaire immobilier était bonne.

De plus, Cominar n'a pas l'intention de se retirer des trois secteurs - les édifices de bureaux, les immeubles commerciaux ainsi que les établissements industriels - dans lesquels la société est actuellement présente. Des projets de développement, comme celui du complexe commercial où se trouvera le magasin Ikea à Québec, continueront d'aller de l'avant.

Le portefeuille du gestionnaire immobilier est actuellement constitué de 524 propriétés représentant près de 44,1 millions de pieds carrés.

Grâce au produit de la transaction annoncée lundi, la société québécoise compte réduire d'environ 875 millions sa dette. Son ratio d'endettement, qui était de 52,7 % au dernier trimestre, fléchira sous la barre des 48 %.

La firme torontoise Slate Acquisitions - qui gère des actifs de plus de 4 milliards - prendra en charge une dette hypothécaire d'environ 107 millions alors que Cominar remboursera des emprunts hypothécaires de 164,5 millions.

« C'est un groupe qui avait la capacité d'absorber l'ensemble du portefeuille, a dit M. Cossette, en précisant que plusieurs acquéreurs potentiels avaient manifesté de l'intérêt. Il y avait une logique pour nous. »

La vente des 97 propriétés s'inscrit dans le plan annoncé en août par Cominar après qu'elle eut été décotée par l'agence de notation torontoise DBRS.

En raison des conditions de marché plus difficiles dans le secteur des immeubles de bureaux de Calgary, Cominar compte inscrire une charge de 275 millions de dollars de réduction de valeur liée à ses actifs jugés « non productifs » dans l'Ouest canadien.

Dans un rapport envoyé par courriel, Jenny Ma, de Cannacord Genuity, voit d'un bon oeil la transaction avec Slate Acquisitions, soulignant que Cominar avait obtenu environ 95 % de la valeur estimée des propriétés.

« Nous croyons que le gestionnaire immobilier se spécialisera davantage au Québec et que son bilan financier sera plus solide », a écrit l'analyste.

Au troisième trimestre terminé le 30 septembre, Cominar avait engrangé un bénéfice net de 64 millions, en baisse de 17 % par rapport à 77,5 millions il y a un an. L'an dernier, les profits du gestionnaire immobilier avaient été stimulés par une somme de 10,7 millions en provenance de Target qui avait fermé ses magasins au Canada et par la vente de certaines propriétés.

À la Bourse de Toronto, en après-midi, le titre de Cominar se négociait à 14,29 $, en hausse de trois cents, ou 0,21 %. Ce niveau demeure loin de son sommet de 25,46 $, atteint en 2012.