Elles sont respectivement première et deuxième ville de la province en importance. Mais Montréal et Québec vivent sur deux planètes immobilières tout à fait différentes. Et ces différences devraient encore s'accentuer en 2018, selon les plus récentes analyses de la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ).

« On peut parler d'un marché à deux vitesses : il y a Montréal et les autres. Les statistiques de Montréal ont tiré les autres régions vers le haut », explique Paul Cardinal, directeur analyse de marché à la FCIQ.

Alors que le marché montréalais a surchauffé en 2017 et fracasse des records, celui de Québec fait quasiment du surplace. Les indices sont tous au vert dans la métropole; dans la capitale, les signes sont ambigus et les experts parlent encore d'un marché d'acheteur dans tous les types de propriétés.

Le nombre de propriétés vendues à Québec a crû de 2% cette année, contre 7% dans la métropole. Dans la capitale, le prix d'une maison unifamiliale a progressé d'un tout petit point de pourcentage, celui des copropriétés a baissé (-0,5%) et celui des plex a fondu (-5 %). La baisse marquée dans le secteur des plex s'explique par le petit échantillon, ce qui rend les statistiques volatiles.

Comparer Québec et Montréal peut paraître injuste. Le marché immobilier de Québec a toutefois moins bien fait que celui de villes comparables, tant au chapitre du nombre de ventes qu'à celui du prix.

L'une des pistes pour expliquer ces prix stagnants, c'est l'offre abondante de propriétés. À Québec, le nombre de logements a augmenté plus vite depuis 2011 (5,8%) que le nombre de ménages (4,6%).

« Le marché de Québec croît à petits pas. Pourtant le taux de chômage ici est extrêmement bas. Alors il faudra voir si des gens viendront s'installer dans la région de Québec, explique M. Cardinal. Le solde migratoire de la ville est positif. Mais si ce solde augmente encore, on pourrait se retrouver avec un marché immobilier qui progresse plus qu'actuellement. »

La FCIQ ne prévoit toutefois pas un changement de cap immédiat. Pour 2018, ses analyses prédisent une croissance des ventes de 2% à Québec et une hausse du prix des unifamiliales de 2%. Pour ces deux indices, il s'agit de prévisions sous la moyenne provinciale (augmentation de 3% dans les deux cas).

Croissance du prix médian d'une unifamiliale*

Montréal: +7%

Gatineau: +4%

Sherbrooke: + 4%

Saguenay: +2%

Trois-Rivières: +2%

Québec: +1%

*Entre 2016 et 2017, chiffres de la FCIQ

Croissance des ventes de propriétés*

Montréal: +7%

Gatineau: +6%

Québec: +2%

Trois-Rivières: +1%

Sherbrooke: -2%

Saguenay: -2%

*Entre 2016 et 2017, chiffres de la FCIQ