Le Mouvement Desjardins a revu à la hausse ses prévisions de mises en chantier pour 2017. Il prévoit maintenant la construction de 44 000 logements, une performance qu'on n'a pas vue au Québec depuis 2012. Cette année-là, 47 400 unités étaient sorties de terre.

Cette prévision constitue une surprise. En décembre 2016, la quasi-totalité des prévisionnistes tablait plutôt sur une baisse de l'activité, en raison du resserrement des règles fédérales entourant le financement hypothécaire.

Desjardins, par exemple, prévoyait 34 000 unités. Plus pessimiste, l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec appréhendait 31 000 logements.

Or, la forte activité sur les chantiers de construction est une résultante de la performance exceptionnelle de l'économie dans les derniers trimestres.

Le PIB réel devrait augmenter de 2,5 % cette année. Il a progressé en moyenne de 1,3 % par an, de 2012 à 2016. L'emploi va augmenter de 1,7 % en 2017, comparativement à une croissance moyenne de 0,7 % par an au cours des quatre dernières années.

VERS UN RETOUR À LA NORMALE

Toutefois, un retour à la normale est prévu, l'année prochaine et les suivantes. Comme la croissance démographique s'annonce plus faible dans la décennie à venir que dans la décennie passée, Desjardins conserve intact son scénario à long terme prévoyant une diminution progressive des mises en chantier jusqu'à 30 000 unités d'ici 2021.

Si ce cas de figure se produit, on s'approcherait du creux de 1995 où il s'était construit seulement 21 885 logements dans la province. La décennie 90 a représenté les années noires de l'industrie de la construction au Québec.

Une inconnue demeure. Comment se comporteront les baby-boomers qui prennent de l'âge ? Changeront-ils en grand de mode d'occupation comme certains l'entrevoient ? « Peut-être qu'on sous-estime le nombre de logements qu'on va devoir construire pour s'adapter au vieillissement de la population », reconnaît Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins.

Seulement au chapitre des résidences pour personnes âgées, il faut construire environ 6000 logements en résidence par an d'ici 2037 pour répondre à la demande des boomers vieillissants, selon le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), qui s'appuie sur une étude. Un investissement annuel de 1 milliard au Québec pendant 20 ans.