Le patron du principal organisme fédéral en matière d'habitation n'y est pas allé par quatre chemins pour dire ce qu'il pensait de l'effet à long terme d'une taxe de 15 % sur l'achat de logement par les étrangers qui a été imposée tant à Vancouver qu'à Toronto.

Le parti Projet Montréal de la nouvelle mairesse Valérie Plante a pris position en faveur de l'instauration d'une mesure semblable à Montréal.

Or, la taxe a seulement eu un effet temporaire que ce soit à Vancouver ou à Toronto, soutient Evan Siddall, président de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Il était l'orateur invité à l'événement Marché de l'habitation mardi matin au Palais des congrès de Montréal.

La SCHL observe que depuis peu l'activité a repris de la vigueur dans ces deux marchés et les prix, leur ascension.

«L'effet de la taxe n'a été que cosmétique et psychologique», affirme-t-il aujourd'hui.

Vancouver a adopté une taxe à l'été 2016 et Toronto a emboîté le pas en avril de cette année. Le but de la taxe était de calmer le marché et ralentir les hausses de prix.

M. Siddall a ajouté que l'effet temporaire d'une taxe sur les étrangers avait été observé précédemment à Hong Kong et à Sidney, en Australie.  

«La présence des acheteurs étrangers est un des facteurs, mais ce n'est pas le seul facteur, contribuant à la hausse des prix de l'immobilier. C'est même loin d'être le facteur le plus important», a-t-il expliqué dans une conférence de presse, suivant son allocution.  

Dans les trois plus grandes villes du pays, les étrangers détiennent 5 % ou moins du marché, d'après la SCHL. Dans les transactions survenues en 2017, les étrangers ont une part de marché de 10 % et moins.