Oubliez Toronto et Vancouver - le marché immobilier le plus actif ces jours-ci pourrait bien être celui de Montréal.

La Chambre immobilière du Grand Montréal a indiqué vendredi que 3075 logements avaient été vendus en juillet, ce qui représentait une hausse de 16 % par rapport au même mois l'an dernier et la meilleure performance en huit ans pour un mois de juillet.

En comparaison, les ventes de logements ont plongé de 40,4 % le mois dernier à Toronto, tandis qu'elles ont diminué de 8,2 % à Vancouver.

Les prix des maisons ont aussi progressé à Montréal, même s'ils restent largement inférieurs à ceux observés à Vancouver et à Toronto. Le prix médian d'une maison unifamiliale à Montréal a grimpé à 323 000 $, ce qui constitue une hausse de 8 % par rapport à juillet 2016. Le prix médian des copropriétés a avancé de 2 % à 256 000 $.

«Les conditions de marché pour la revente favorisent de plus en plus les vendeurs de maisons unifamiliales, ce qui explique pourquoi les hausses de prix sont plus soutenues depuis quelques mois», a expliqué dans un communiqué le président du conseil d'administration de la chambre immobilière, Mathieu Cousineau.

Pendant que tous les yeux étaient tournés vers Vancouver et de Toronto, le marché de l'habitation de Montréal a évité la frénésie qui a forcé les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l'Ontario à intervenir.

En avril, l'Ontario a mis en place plus d'une dizaine de mesures pour améliorer l'accessibilité à la propriété, notamment en imposant une taxe de 15 % aux acheteurs étrangers. Depuis, le prix moyen de toutes les propriétés vendues à Toronto a reculé de près de 175 000 $ par rapport à son sommet de l'année de 920 791 $. Il continue malgré tout d'afficher une hausse par rapport à l'an dernier.

À Vancouver, la province a elle aussi imposé une taxe de 15 % aux acheteurs étrangers il y a un an, et le volume de transactions a immédiatement culbuté. Même si les ventes de logements ont reculé à Vancouver le mois dernier, l'indice de référence des prix pour toutes les propriétés résidentielles de la région a franchi le cap du million de dollars pour la première fois, pour s'établir à 1 019 400 $. Il s'agit d'une croissance de 8,7 % par rapport à juillet 2016.

Le ralentissement de la cadence des ventes à Vancouver et à Toronto survient aussi alors que les taux d'intérêt hypothécaires ont commencé à grimper. La Banque du Canada a haussé le mois dernier son taux directeur pour la première fois en près de sept ans.

Cette décision de la banque centrale a entraîné des hausses des taux préférentiels des banques canadiennes, ce qui a fait grimper les taux des hypothèques à taux variables. Les rendements obligataires ont aussi augmenté, ce qui a une incidence sur le coût des nouvelles hypothèques à taux fixes.

Ottawa a resserré, à la fin de l'an dernier, les règles entourant les prêts hypothécaires - imposant notamment un nouveau test de tension préalable pour toutes les hypothèques assurées.