Alors que les effets de l'imposition d'une nouvelle taxe immobilière à Vancouver commencent à peine à se faire sentir et que les nouvelles règles hypothécaires annoncées par Ottawa viennent juste d'entrer en vigueur, difficile de prédire à quoi ressemblera le marché immobilier canadien en 2017. La firme PricewaterhouseCoopers (PwC) y va de quelques prédictions dans un rapport qui sera publié aujourd'hui, au terme d'un vaste sondage dans l'industrie.

MONTRÉAL

L'économie de la métropole devrait enregistrer sa plus forte croissance des cinq dernières années l'an prochain, avec un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 2,1 %, souligne PwC. La demande pour les bureaux les plus prestigieux du centre-ville (catégorie LEED) reste élevée. Mais si certaines tours récentes ont réussi à attirer des locataires de renom, les autres étages de ces immeubles pourraient mettre des années à se remplir, nuance PwC. Plusieurs entreprises ont repoussé leurs décisions quant à la consolidation de leurs bureaux, tandis que d'autres se tournent vers les quartiers périphériques, ajoute le rapport. Aussi, plutôt que de miser sur la reconversion d'immeubles de bureaux plus âgés, les investisseurs se tournent de plus en plus vers les anciens bâtiments institutionnels (hôpitaux, écoles) à transformer en logements et en hôtels. Enfin, les investisseurs sondés par PwC disent s'attendre à davantage de projets de condos « mixtes », axés autour des transports en commun.

QUÉBEC

Après une progression prévue de 1,9 % cette année, le PIB de la Vieille Capitale devrait augmenter de 2,1 % l'an prochain. La croissance sera soutenue par une amélioration des secteurs de la fabrication, de la finance, de l'assurance et de l'immobilier, selon PwC. Le rapport souligne la « robustesse » de l'immobilier non résidentiel, incluant la construction prévue du gratte-ciel Le Phare, les rénovations de 110 millions de la Place Ste-Foy et un agrandissement de 277 millions à l'aéroport Jean-Lesage. Du côté résidentiel, PwC note la transformation démographique du marché de Québec, où plusieurs baby-boomers choisissent de liquider leurs actifs pour déménager dans des appartements locatifs, une tendance aussi observée chez les milléniaux. PwC s'attend à ce que le marché locatif se porte bien au cours des cinq prochaines années.

OTTAWA

La croissance du PIB devrait atteindre 2,1 % l'an prochain à Ottawa, souligne l'étude de PwC. Le secteur des bureaux a été fortement touché par les coupes du gouvernement fédéral et affiche aujourd'hui un taux d'inoccupation de 25 %, le plus élevé dans l'histoire de la ville. Au même moment, les employeurs publics et privés ont aussi rationalisé la quantité d'espace qu'ils utilisent, ce qui a contribué à la hausse des taux d'inoccupation. Le commerce de détail souffre de son côté d'une surabondance de locaux, particulièrement dans la partie Est de la ville. La demande pour les nouvelles maisons est aussi en forte baisse, avec des mises en chantier qui affichent un troisième recul annuel consécutif. Certains promoteurs ont tout mis sur la glace pour les cinq prochaines années, note le rapport. Plusieurs constructeurs de condos se sont tournés vers le marché locatif.

Photo Bernard Brault, Archives La Presse

Après une progression prévue de 1,9 % cette année, le PIB de la Vieille Capitale devrait augmenter de 2,1 % l'an prochain.

Photo André Pichette, Archives La Presse

La croissance du PIB devrait atteindre 2,1 % l'an prochain à Ottawa, souligne l'étude de PwC.