Les changements apportés récemment par le gouvernement fédéral aux règles sur les prêts hypothécaires ont injecté une dose d'incertitude dans le marché immobilier, a estimé vendredi le président de l'Association canadienne de l'immeuble (ACI).

Ces mesures - qui comprennent un resserrement des règles sur les simulations de crise des taux d'intérêt, en vigueur lundi - pourraient décourager les acheteurs d'une première maison, a estimé Cliff Iverson, qui représente plus de 100 000 courtiers et agents immobiliers au pays.

«Les récentes modifications apportées par le ministre des Finances aux règlements régissant les prêts hypothécaires ont ajouté à l'incertitude des acheteurs et propriétaires-vendeurs à l'égard du marché de l'habitation», a affirmé M. Iverson dans un communiqué.

«Pour les acheteurs d'une première maison, une simulation de crise des taux d'intérêt hypothécaires pour ceux qui ont besoin d'une assurance prêt hypothécaire les forcera à repenser la dépense qu'ils peuvent se permettre.»

Selon l'économiste en chef de l'ACI, Gregory Klump, les effets sur les acheteurs d'une première maison auront des répercussions sur d'autres segments du marché du logement.

«Les acheteurs d'une première maison sont favorables à la vague de maisons qui changent de main, ce qui fait d'eux le pivot du marché de l'habitation», a affirmé M. Klump dans le même communiqué.

«Le gouvernement fédéral voudra sans doute suivre de près les effets des nouveaux règlements sur différents marchés de l'habitation dans l'ensemble du pays et sur l'économie, surtout en raison de l'incertitude qui plane à l'égard d'autres secteurs privés en tant que moteurs de la croissance économique.»

Les ventes résidentielles au Canada ont augmenté de 0,8 % en septembre par rapport à août, mettant ainsi fin à une séquence de quatre déclins mensuels, a indiqué l'ACI. Par rapport à septembre 2015, le nombre de logements vendus était 4,2 % plus élevé.

Les ventes ont avancé dans la région de Toronto, tandis qu'elles ont continué à diminuer en Colombie-Britannique dans la vallée du Bas-Fraser et ses environs, qui comprennent Vancouver.

Les ventes à Vancouver et dans la région ont fortement reculé depuis l'entrée en vigueur d'une taxe de 15 % sur les logements achetés par des investisseurs étrangers.

«Maintenant, la question à un million de dollars est de savoir si l'investissement étranger s'est déplacé vers l'est et si Toronto est la nouvelle Vancouver», a observé l'économiste Diana Petramala, de la Banque TD, dans un rapport.

Le prix moyen national des maisons vendues en septembre a grimpé de 9,5 % par rapport à l'an dernier, pour atteindre 474 590 $.

En excluant les régions métropolitaines de Vancouver et de Toronto, le prix moyen était plutôt de 358 884 $ le mois dernier.

Le nombre de nouvelles inscriptions à la vente a avancé de 0,5 % en septembre, comparativement au mois précédent. Le ratio des ventes nationales par rapport aux nouvelles inscriptions a ainsi avancé à 62,1 %, contre 61,9 % en août.

Selon l'ACI, le marché de l'habitation est habituellement équilibré lorsque le ratio des ventes aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 % et 60 %. Toute lecture inférieure à 40 % ou supérieure à 60 % signale que le marché est favorable aux acheteurs ou aux vendeurs respectivement.