La cadence des mises en chantier sur le marché immobilier canadien a ralenti en avril à son plus lent niveau en trois mois, essentiellement en raison de reculs en Ontario et au Québec, a indiqué lundi la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Selon la SCHL, le nombre de mises en chantier d'habitations pour le mois d'avril s'est établi à 191 512, en baisse par rapport à celui de 202 375 observé en mars et à celui de 217 320 du mois de février, en données désaisonnalisées.

La plupart des régions du pays ont vu des augmentations dans les centres urbains, mais le taux désaisonnalisé des mises en chantier en Ontario a reculé à 62 672 en avril, comparativement à 85 518 en mars, tandis que celui du Québec est passé à 27 423 le mois dernier, par rapport à 29 696 en mars.

Des économistes de certaines des plus grandes banques du pays ont cependant rappelé que les données d'un seul mois n'étaient pas nécessairement porteuses d'une tendance.

«Il ne faut pas oublier que les nouvelles unités dans la province, ou plus précisément dans la région du Grand Toronto, ont tendance à se présenter par vagues», a souligné l'économiste Robert Kavcic, économiste à la Banque de Montréal.

«Nous avons vu une reprise dans la nouvelle construction en 2011 et en 2012, qui a ensuite été absorbée pendant une accalmie jusqu'en 2014», a expliqué M. Kavcic dans une note. «Ensuite un autre éclat d'activité est survenu (...) et il pourrait être en train de se résorber, le temps que les stocks soient vendus.»

L'économiste Diana Petramala, de la Banque TD, a expliqué que les mises en chantier redescendaient après avoir touché à des niveaux relativement solides en mars.

«Un certain nombre de facteurs, dont les changements dans les conditions météorologiques, les aléas du processus d'obtention de permis et le niveau élevé de volatilité dans la construction de logements collectifs, ont entraîné une quantité significative de volatilité sur une base mensuelle», a écrit Mme Petramala dans une note à ses clients.

Les incendies de forêt à Fort McMurray, en Alberta, généreront vraisemblablement, eux aussi, de la volatilité pour les mises en chantier à venir, a-t-elle ajouté.

«Il y aura vraisemblablement un déclin plus important que normalement dans les mises en chantier en Alberta le mois prochain, puisqu'une quantité significative des ressources de la province seront réservées pour combattre les incendies de forêt et pour soutenir ceux qui ont perdu leur maison», a poursuivi Mme Petramala.

«Mais les efforts de reconstruction vont probablement stimuler temporairement les mises en chantier dans les mois suivants.»

Dans les régions rurales, le nombre désaisonnalisé de mises en chantier est passé de 16 702 en mars à 19 098 en avril.

Le nombre de mises en chantier de logements collectifs en milieu urbain a diminué de 4945 à 117 851 le mois dernier, tandis que les mises en chantier de maisons individuelles ont diminué de 3522 pour se chiffrer à 56 959.

La tendance des mises en chantier pour les six derniers mois s'est établie à 195 064 unités, a indiqué la SCHL, un chiffre en baisse par rapport à celui de 196 103 du mois de mars.