L'Association canadienne de l'immeuble a révisé à la hausse ses perspectives pour les ventes de maisons cette année, les marchés de Vancouver et de Toronto continuant à surpasser les attentes par rapport aux autres villes du pays.

Le groupe avait dit s'attendre à ce que le marché ralentisse cette année, avec de plus faibles hausses de prix en Colombie-Britannique et en Ontario.

Cependant, plusieurs tendances qui ont marqué le marché de l'habitation l'an dernier «demeurent toujours», et certaines d'entre elles se sont même intensifiées depuis le début de l'année, a fait valoir l'ACI dans ses nouvelles prévisions.

L'association s'attend maintenant à ce que les ventes d'habitations progressent de 1,0% cette année, alors que ses perspectives précédentes annonçaient une contraction de 1,1%.

«Selon les prévisions, le marché de la revente au Canada de cette année devrait ressembler à celui de 2015. Le resserrement des offres entraînera de fortes hausses des prix en Colombie-Britannique et en Ontario - particulièrement dans la vallée du Bas-Fraser et dans les environs de la région du Grand Toronto», indique l'ACI dans ses prévisions.

«Les hausses des prix dans ces régions devraient se maintenir et se trouveront en contradiction avec les baisses modérées des prix dans les marchés du logement dont les perspectives sont liées étroitement aux prix du pétrole et d'autres ressources naturelles.»

La Colombie-Britannique et l'Ontario devraient alimenter une croissance du prix national moyen des maisons de 8% à 478 100 $ en 2016, selon les prévisions.

L'ACI dévoilait la révision de ses perspectives en marge de son rapport mensuel sur les ventes d'habitations, qui ont progressé de 18,7% en février par rapport au même mois l'an dernier, grâce aux ventes des régions de Vancouver, de Toronto et de Montréal.

Les données sur Vancouver et Toronto ont aussi fait grimper le prix national moyen pour une maison vendue en février à 503 057 $. En excluant ces deux marchés, le prix moyen était de 355 235 $, un chiffre en hausse de 8,7%.

Selon l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, les données nationales ne veulent pas dire grand-chose compte tenu des importantes différences entre les villes.

«Parler de moyennes pour le marché canadien de l'habitation revient à dire que la température moyenne entre le feu dans mon four à gaz et la glace dans mon congélateur se situe à une douce chaleur de 22 degrés - c'est insignifiant», a écrit M. Porter dans une note de recherche.

«Le marché de l'habitation canadien reste l'affaire de trois solitudes - la méga-vigueur de Vancouver et Toronto (et leurs régions avoisinantes); les conditions glaciales des marchés exposés aux prix du pétrole; et les marchés d'un juste milieu, soit presque toutes les autres régions.»

La plus importante croissance annuelle des prix des habitations a été observé dans le Grand Vancouver, soit 22,18%, tandis qu'elle était de 19,39% dans la vallée du Bas-Fraser, de 11,3% dans le Grand Toronto, de 6,97% dans le Grand Moncton, de 1,67% dans le Grand Montréal et de 0,82% à Ottawa.

Les prix des maisons ont reculé d'environ 3,5% d'une année à l'autre à Calgary et d'environ 3,0% à Saskatoon.

Sur une base mensuelle, les ventes de maisons en février ont avancé de 0,8% par rapport à janvier, même si le nombre de régions qui ont affiché une baisse des ventes était supérieur à celui des régions qui ont enregistré plus de ventes.

Les ventes dans les régions du Grand Toronto, d'Okanagan et de la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique, ont soutenu la hausse des ventes d'ensemble, malgré le recul observé à Edmonton, dans le Grand Moncton et dans le Grand Montréal.

Le nombre de nouvelles inscriptions a progressé de 0,5% en février par rapport à janvier, aidé par les nouvelles maisons mises en vente dans la vallée du Bas-Fraser de la Colombie-Britannique, dans les régions de York et Mississauga dans le Grand Toronto et à Hamilton-Burlington.

Le ratio des ventes aux nouvelles inscriptions s'est établi à 59,5% en février, son plus haut niveau depuis novembre 2009. Il était de 59,3% en janvier.

L'ACI considère qu'un ratio d'entre 40 et 60% témoigne généralement d'un marché de l'habitation équilibré.