Les mises en chantier canadiennes ont progressé plus lentement que prévu en décembre, ce qui était notamment attribuable à un ralentissement dans la construction de copropriétés à Toronto.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement a indiqué lundi que les mises en chantier s'étaient chiffrées à 172 965 logements, en données annualisées et désaisonnalisées, en baisse par rapport aux 212 028 logements de novembre.

Les économistes misaient en moyenne sur un taux annualisé de 200 000 logements, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Le nombre de mises en chantier dans les centres urbains a chuté en décembre de 19,1 % à 159 007 logements.

Les mises en chantier de logements collectifs, qui comprennent les copropriétés, ont plongé de 27,0 % à 101 264 logements, tandis que celles des maisons individuelles sont restées stables à 57 743 logements.

Dans l'ensemble, la tendance des mises en chantier dans les centres urbains a reculé dans les Prairies, en Ontario et dans le Canada atlantique, tandis qu'elle a augmenté en Colombie-Britannique et au Québec.

«Toronto a observé les plus grands changements en décembre, les copropriétés ayant commencé à plonger à leur plus bas niveau depuis septembre 2014», a souligné dans un rapport Robert Kavcic, économiste en chef de la Banque de Montréal.

«Cela ne constitue pas vraiment une mauvaise nouvelle; c'est même un soulagement pour les décideurs puisque les mises en chantier progressaient à une allure inquiétante plus tôt dans l'année.»

L'activité de construction d'habitations a avancé très modestement au Canada en 2015, a expliqué M. Kavcic, mais la stabilité relative des chiffres à l'échelle nationale a camouflé les changements plus profonds du secteur.

«Nous soupçonnons que 2016 continuera de masquer la faiblesse dans les Prairies, essentiellement contrebalancée par les solides conditions de construction du secteur résidentiel dans les marchés comme Toronto et Vancouver», a-t-il indiqué.

Le marché canadien de l'habitation est surveillé de près par les économistes, qui espèrent y constater des signes de ralentissement. La faiblesse des taux d'intérêt a alimenté la demande dans certains marchés, mais la baisse des prix du pétrole a nui à d'autres marchés.

L'économiste Diana Petramala, de la Banque TD, a indiqué que son institution s'attendait à ce que les mises en chantier à l'échelle nationale glissent en deçà de la barre des 180 000 logements en 2016, après avoir atteint une moyenne de 181 598 en 2015.

«Avec la baisse des mises en chantier de décembre, le niveau de construction de nouvelles habitations est passé d'un rythme trop rapide pour être sain à un rythme plus conforme aux tendances économiques sous-jacentes et aux données démographiques fondamentales», a expliqué Mme Petramala.

La SCHL a estimé que les mises en chantier dans les régions rurales s'étaient chiffrées à 13 958 en décembre, en données désaisonnalisées et annualisées.

La moyenne mobile de six mois pour les mises en chantier d'habitations s'est chiffrée à 203 502 en décembre, comparativement à 208 204 en novembre, a précisé la SCHL.