La tendance des nouvelles mises en chantier s'est accélérée en juin et a surpassé les attentes, défiant la récente série de données économiques décevantes au pays.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a fait état jeudi de 202 818 mises en chantier pendant le mois de juin, sur une base annualisée, comparativement à 196 981 en mai.

Les économistes s'attendaient plutôt à voir les mises en chantier reculer à 190 000, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

«Au beau milieu d'une série d'indicateurs économiques plus faibles que prévu, l'activité du secteur de l'habitation s'avère être le rayon de soleil du deuxième trimestre de 2015, offrant un certain répit à ce qui est en voie de devenir un environnement économique autrement décevant», a observé jeudi l'économiste Laura Cooper, de la Banque Royale, dans une note transmise après la publication du rapport de la SCHL.

Parmi les données décevantes des dernières semaines se trouve notamment la contraction de l'activité économique au mois d'avril, laquelle a achevé de convaincre certains économistes que le Canada avait glissé en récession pendant la première moitié de l'année.

Plusieurs observateurs s'attendent désormais à ce que la Banque du Canada abaisse son taux directeur la semaine prochaine, en plus de réviser à la baisse ses prévisions économiques pour l'année dans son Rapport sur la politique monétaire.

La SCHL a expliqué jeudi que le nombre d'unités commencées en juin avait progressé de 3,7 % dans le segment des logements collectifs et de 2,0 % dans celui des maisons individuelles.

Pour ce qui est des différentes régions, le nombre désaisonnalisé annualisé de mises en chantier en milieu urbain a augmenté en Colombie-Britannique, au Québec, dans les Prairies et dans les provinces atlantiques, mais il a régressé en Ontario.

Les mises en chantier dans les régions rurales ont été estimées à 14 098 unités, en chiffres désaisonnalisés et annualisés, a précisé la SCHL.

«S'il y a une récession au Canada, personne n'a averti le marché de l'habitation», a lancé Robert Kavcic, économiste principal à la Banque de Montréal.

«Même en Alberta, où le marché de la revente a connu une correction, la nouvelle activité de construction se maintient raisonnablement bien compte tenu des difficultés.»

Par ailleurs, l'indice des prix des logements neufs de Statistique Canada a avancé de 0,2 % en mai, après avoir grimpé de 0,1 % en avril, les gains en Ontario et en Saskatchewan ayant été contrebalancés en partie par un recul au Québec, a expliqué l'agence fédérale.

La région combinée de Toronto et Oshawa est celle qui a le plus contribué à l'augmentation, les constructeurs ayant attribué les gains aux conditions du marché et à la hausse des frais d'aménagement des terrains.

Les régions de Hamilton et de Saskatoon ont toutes deux observé des hausses de prix de 0,4 % en mai.

Sur une base annuelle, l'indice a progressé de 1,2 % en mai, ce qui représente une légère augmentation par rapport à la croissance de 1,1 % qu'il affichait en avril.