Sujet à controverse, la participation du mari de la première ministre Pauline Marois dans la fiducie immobilière Capital BLF est désormais chose du passé. La fiducie cotée à la Bourse croissance de Toronto a annoncé le 6 décembre que Claude Blanchet se départissait de la totalité de ses parts. Il quitte le conseil d'administration dont il assumait la présidence.

Son parcours dans Capital BLF, depuis 2007, se traduit par des gains de 694 000$ en honoraires de gestion cumulatifs et une perte sur ses parts de fiducie de moins de 85 000$.

En novembre dernier, la télévision d'État révélait que Michel Arsenault, qui présidait alors le Fonds de solidarité FTQ, avait rencontré en privé Pauline Marois, alors chef de l'opposition, à deux reprises en octobre 2008 et en février 2009. Le Fonds FTQ avait investi 3 millions dans Capital BLF en juillet 2008, une toute jeune entreprise fondée quelques mois auparavant par M. Blanchet. Lors de ces deux rencontres, il n'aurait pas été question des affaires de l'entreprise dirigée par son conjoint, a affirmé Pauline Marois à Radio-Canada. Le numéro un de la centrale syndicale a annoncé sa démission le lendemain de la diffusion du reportage.

Marc Marois, frère de la première ministre, a également vendu l'ensemble de ses participations dans Capital BLF. Mathieu Duguay, président et chef de la direction de Capital BLF, a racheté ses 39 875 parts de fiducie à un prix de 8,50$.

Parts vendues pour 1 million

Pour sa part, Claude Blanchet a vendu ses 121 701 parts à un prix de 8,50$ pour une considération totale de 1 034 460$. L'acheteur est Moray Tawse, cofondateur du prêteur First National, de Toronto. M. Tawse entre au conseil de BLF.

Le coût moyen des parts détenues par M. Blanchet s'élevait à environ 8,55$, selon nos calculs. Des 121 701 parts qu'il lui restait, 67 353 avaient été émises pour la plupart dans les premiers mois d'existence de Capital BLF en 2007-2008, à un prix équivalent à 8$ l'unité. En mars 2013, M. Blanchet a injecté 500 000$ dans Capital BLF en achetant l'équivalent de 54 348 parts à un prix à 9,20$.

Quelques mois auparavant, en décembre 2012, M. Blanchet avait vendu l'équivalent de 38 563 parts de Capital BLF à un prix de 6$ à Mathieu Duguay.

En août dernier, la société par actions Capital BLF s'est transformée en fiducie immobilière en raison d'un ratio de conversion de 40 actions pour 1 unité de fiducie. Les prix rapportés dans cet article ont été convertis en fonction de ce ratio de 40 pour 1.

Quant au Fonds de solidarité FTQ, son investissement dans Capital BLF reste dans le rouge. Il a investi 3 millions en 2008 à un prix équivalant aujourd'hui à 12$ la part. Il a réalisé une perte de 600 000$ en décembre 2012 en vendant 41% de sa participation à Mathieu Duguay à un prix de 6$. Il lui reste environ 153 500 parts de Capital BLF, s'il ne les a pas vendues depuis décembre 2012. Le Fonds a refusé de dévoiler le nombre précis de parts qu'elle détient aujourd'hui dans Capital BLF.

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UNE FORTE EXPANSION SOUS LA NOUVELLE DIRECTION

Sous le règne de Claude Blanchet, Capital BLF s'est tenue passablement tranquille. Au moment de l'arrivée de Mathieu Duguay en décembre 2012, BLF avait 100 logements en portefeuille pour une valeur de 14 millions. Les revenus annuels de location étaient inférieurs à 1 million. Si Capital BLF a fait du surplace sous Claude Blanchet, elle a considérablement augmenté sa vitesse de croisière depuis l'arrivée de M. Duguay il y a un an. Son portefeuille a été multiplié par 10, passant de 100 à 1054 logements. La part se vend 6,50$. Peu liquide, le titre joue au yo-yo. Il a oscillé entre 5,40$ et 17$ depuis un an.