Les ventes de résidences canadiennes ont chuté le mois dernier pour la première fois depuis février, dans le cadre de ce que plusieurs perçoivent comme une preuve que le marché immobilier connaît une certaine correction.

L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) a annoncé vendredi que les transactions avaient baissé de 3,2% à l'échelle nationale entre septembre et octobre.

Toutefois, les ventes ont augmenté de 8,3% par rapport à octobre 2012, alors qu'elles avaient chuté en raison du resserrement des règles sur les prêts hypothécaires par le gouvernement fédéral, en juillet de la même année.

L'indice national des prix des propriétés de l'ACI a quant à lui progressé de 3,52% le mois dernier, par rapport à la même période il y a un an, tandis que le prix moyen des résidences vendues au pays en octobre s'élevait à 391 820 $, soit une hausse de 8,5% par rapport à l'année dernière.

Si l'on exclut Toronto, Vancouver et Calgary des calculs du prix moyen au pays, la hausse n'a toutefois été que de 4,9% d'une année à l'autre, a précisé l'ACI.

Plus importante que prévu, la baisse du volume de ventes enregistrée en octobre a été rendue publique au lendemain du dévoilement par Statistique Canada de données sur les prix des logements neufs. Selon l'agence fédérale, l'indice des prix des logements neufs est demeuré inchangé en septembre, à la suite de 29 hausses mensuelles consécutives.

Des analystes affirment que les résultats mensuels, même s'ils ne donnent qu'un aperçu de la situation, laissent entendre que le marché sous-jacent est faible et que les craintes de bulle, exprimées durant la forte reprise estivale du secteur de l'habitation, étaient exagérées.

«Aucune correction n'a jamais eu lieu en ligne droite et je crois que les quelques derniers six mois (de croissance) étaient une aberration», a affirmé Derek Holt, vice-président aux études économiques de Scotia Capitaux.

M. Holt a fait remarquer la croissance du crédit hypothécaire et du crédit aux ménages n'avait pas été aussi faible depuis les années 1990.

De son côté, l'économiste en chef de l'ACI, Gregory Klump, a estimé que la baisse des ventes de septembre à octobre était «un premier indice confirmant que les ventes à la fin de l'été et au début de l'automne étaient soutenues par les acheteurs détenant une hypothèque préapprouvée à des taux d'intérêt inférieurs aux taux actuels qui ont fait leur entrée sur le marché avant que leur préapprobation vienne à échéance».

Maintenant que les taux d'intérêt semblent se maintenir, les ventes à court terme risquent d'être freinées par les acheteurs qui sont moins pressés d'acheter, a-t-il ajouté.