À la recherche de terrains qui sont toujours plus rares en milieu urbain, les promoteurs immobiliers semblent avoir de plus en plus les yeux rivés sur certains terrains de golf pour espérer dénicher de nouveaux endroits où construire.

Au cours de la dernière décennie, plusieurs des quelque 320 propriétaires de clubs de golf de la province qui se trouvent dans une situation financière précaire ont décidé de vendre une parcelle ou l'ensemble de leur terrain pour faire place à des unités de logement.

Plusieurs propriétaires de terrains réfléchissent à l'avenir de leur terrain parce qu'ils ne font plus d'argent, confirme en entrevue le directeur général de l'Association des directeurs généraux de clubs de golf du Québec, Michel Lafrenière.

Dans la région de Montréal, dans l'arrondissement Saint-Laurent, le terrain de neuf trous Challenger, qui était un 18 trous au début des années 2000, a notamment été vendu à un promoteur, il y a environ deux ans. Depuis la construction de quelque 1000 unités a débuté.

À Lachine, le promoteur et propriétaire du golf Meadowbrook a déposé une demande de permis auprès de l'arrondissement pour un projet qui impliquerait la construction de 1500 nouvelles unités résidentielles sur 26 hectares de terrain.

M. Lafrenière a également souligné que plusieurs terrains de golf situés en milieu urbain ont pris de la valeur au cours des dernières années, ce qui incite plusieurs propriétaires à réfléchir sérieusement aux offres qu'ils reçoivent des promoteurs immobiliers.

Toutefois, la vente d'une partie ou de l'ensemble du terrain d'un club de golf à des fins de développement immobilier n'est pas sans créer des tensions avec certains citoyens du secteur qui borde le golf en question.

C'est notamment le cas à Saint-Bruno, où les résidants du secteur craignent notamment une augmentation de la circulation automobile lorsque la moitié du club de golf Le Riviera, qui chevauche les villes de Saint-Bruno et de Carignan fera place à un important projet immobilier.

La Ville de Carignan a dû présenter deux études, dont une sur la circulation, afin de mousser son projet.

Dans d'autres cas, c'est le sort réservé aux espaces verts qui suscitent des préoccupations au sein de la population locale, comme dans le cas du projet immobilier sur le terrain de l'ancien Golf Val-Bélair, dans la région de Québec, où certains citoyens en ont contre le changement de vocation du terrain.