En dépit des inondations en Alberta et de la grève au sein du secteur de la construction au Québec, le taux annuel de mises en chantier d'habitations au Canada n'a baissé que légèrement en juin.

Ce résultat divise les économistes, qui se demandent si le marché connaît le refroidissement souhaité ou se dirige vers une offre excédentaire.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) estime que 18 215 mises en chantier ont eu lieu pendant le mois de juin, ce qui, en données annualisées, se traduit par un total de 199 586 mises en chantier.

Il s'agit d'une baisse de 2,5% par rapport au taux annuel de 204 616 mises en chantier du mois de mai.

Robert Kavcic, économiste à la Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]], a qualifié ce résultat d'«impressionnant», compte tenu des inondations dans le sud de l'Alberta et de la grève de deux semaines de quelque 175 000 travailleurs de la construction au Québec.

«Avec des ventes qui trouvent un plancher ces derniers mois, des prix qui se comportent bien et une construction immobilière proche d'une demande démographique, la théorie d'un atterrissage en douceur semble solide», a écrit M. Kavcic dans une note.

Toutefois, l'économiste Hélène Bégin, de Desjardins, ne partage pas l'optimisme de M. Kavcic. Elle croit plutôt que le nombre élevé de mises en chantier augmente les craintes d'une offre excédentaire sur le marché de l'habitation.

«Bien que la récente tendance des mises en chantier soit favorable à la croissance économique du pays à court terme, elle soulève d'autres questions», a écrit Mme Bégin dans une note.

«Une accalmie de la construction est nécessaire afin de régler les déséquilibres persistants du marché canadien de l'habitation. Il semble que le marché aura de la difficulté à atterrir en douceur», a-t-elle dit.

La SCHL a annoncé mardi que le taux annuel de mises en chantier en milieu urbain avait reculé de 2,7 pour cent en juin, pour totaliser 177 085 unités. Tant les mises en chantier de logements collectifs que celles de maisons individuelles ont diminué.

Les mises en chantier de maison individuelles en milieu urbain ont cédé 4,1% en juin, à 62 743 unités, sur une base annualité, tandis que celles de logements collectifs ont reculé de deux pour cent, à 114 342 unités.

Le nombre de mises en chantier en milieu urbain du mois de juin, en données annualisées et désaisonnalisées, a avancé en Colombie-Britannique et a reculé dans toutes les autres régions du pays.