Si vous constatez plus de pancartes à louer dans les rues de Montréal, vous n'avez pas la berlue. Ce printemps, environ 13 500 logements vacants cherchent des locataires. Une augmentation de 3500 logements par rapport à la même période l'an dernier qui est attribuable en partie au boom de la construction de condos.

Les chiffres sont tirés de l'Enquête sur les logements locatifs. La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) en a publié les faits saillants jeudi.

Si on ajoute les logements que les propriétaires n'ont pas encore réussi à louer depuis que leurs locataires les ont informés qu'ils ne renouvelleraient pas le bail, les stocks grimpent à 28 200 logements disponibles sur le marché.

Le taux d'inoccupation des logements a ainsi passé de 2,2 à 3,0% en un an dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, une hausse significative qui inquiète les propriétaires.

«Pour la CORPIQ [Corpora-tion des propriétaires immobiliers du Québec], il s'agit d'un bond significatif qui complexifie de plus en plus la tâche des propriétaires pour louer leurs appartements ou même pour retenir leurs locataires», réagit l'organisme de représentation des propriétaires dans un communiqué.

La SCHL explique le relâchement du marché locatif par la migration des jeunes ménages, qui aurait augmenté en 2012. Selon les chiffres de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), le déficit migratoire interprovincial s'est effectivement creusé l'an dernier, passant de 4350 personnes en 2011 à 6720 personnes en 2012, selon des estimations.

C'est la faute aux condos

L'autre facteur montré du doigt est l'accession à la copropriété qui contribue à la baisse de la demande pour les logements locatifs.

«C'est sûr que l'offre de copropriétés constitue un attrait pour les locataires. Plutôt que de voir les prix de vente élevés et l'endettement à très long terme, ils voient surtout les paiements mensuels concurrentiels à ceux d'un loyer et des taux hypothécaires records», dit le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette, dans le communiqué.

Un taux d'inoccupation de 3% du stock de logements à louer, est-ce beaucoup? Au début des années 2000, on s'entendait pour dire qu'un tel taux d'inoccupation était le taux d'équilibre du marché. À ce taux, le marché ne favorise ni les locataires ni les propriétaires dans les négociations.