C'est le calme avant la tempête au centre-ville. Propriétaires et promoteurs restent sur le qui-vive en attendant de voir où aboutiront les prochains locataires d'envergure en fin de bail.

Au moins une demi-douzaine de promoteurs ont des projets d'immeubles de bureaux dans leurs cartons, certains depuis pratiquement 10 ans. Tous attendent désespérément la signature d'un locataire majeur qui leur permettrait d'aller de l'avant avec la construction.

Le départ prochain de Deloitte pour les alentours du Centre Bell libérera 200 000 pieds carrés au 1, Place Ville-Marie (PVM). Toujours à PVM, Banque Royale va remettre à son locateur plus de 200 000 pieds carrés.

Pendant ce temps, deux tours de bureaux sont en construction au centre-ville, soit la tour Deloitte, près du Centre Bell, et la tour Aimia, au square Victoria. On n'avait pas vu de construction de bureaux au centre-ville depuis 2002-2003, avec la Cité du commerce électronique.

Dans le cas de la tour Aimia, il s'agit d'un immeuble à usage mixte. Les 10 étages du bas seront des bureaux, dont 4 étages ont été loués jusqu'à présent. Les étages supérieurs seront des copropriétés résidentielles.

«Tous ces propriétaires seront très motivés de faire signer un bail à de nouveaux locataires dans les prochains mois», fait remarquer Jean Laurin, président de Newmark Knight Frank Devencore (NKFD), à Montréal.

Ces ouvertures ne manqueront pas de déclencher un jeu de chaises musicales pouvant ultimement provoquer l'éclosion d'une nouvelle tour de bureaux au centre-ville, soutient le courtier NKFD dans sa plus récente étude sur le marché des bureaux au centre-ville de Montréal.

Le niveau actuel des loyers pour les plus beaux immeubles, autour de 50$ le pied carré, frais compris, permet de justifier la construction de nouvelles tours sur le plan économique, d'après M. Laurin.

Devencore s'attend d'ailleurs à une année relativement bonne en 2013 en matière de location. Une année normale se traduit habituellement par une absorption de 400 000 à 500 000 pieds carrés. L'année 2012 a été plus tranquille.

La location de bureaux va habituellement de pair avec la vigueur de l'économie. Or, Montréal fait du surplace en 2012. Pour 2013, le Conference Board prévoit une croissance de 1,7% du produit intérieur brut (PIB) régional.

Stabilisation de l'inoccupation

Au quatrième trimestre de 2012, le taux d'inoccupation des bureaux au centre-ville est resté stable à 6%, d'après Devencore.

Les taux varient selon les secteurs du centre-ville, mais la tendance est clairement à la stabilisation depuis quatre ou cinq trimestres.

Les secteurs les plus serrés sont ceux du Quartier international, du boulevard de Maisonneuve, du Vieux-Montréal et du boulevard René-Lévesque, avec des taux d'inoccupation sous la barre des 8%.

Un taux inférieur à 10% est habituellement caractéristique d'un marché favorable aux propriétaires. Un taux au-dessus de 10% est habituellement le signe d'un marché favorable aux locataires, qui ont ainsi plus de pouvoir de négociation au moment de la signature du bail.

Les secteurs de l'avenue McGill College, de la rue Sherbrooke, de Westmount et de la Cité multimédia se situent tous légèrement au-dessus des 10%.

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LE CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL

- 46,5 millions de pieds carrés

- Taux d'inoccupation: 6%, soit 2,8 millions de pieds carrés de superficie disponible Source: Newmark Knight Frank Devencore