La vente de maisons et condos de luxe recule dans le Grand Montréal. Au premier trimestre de 2013, 214 transactions ont été enregistrées comparativement à 251 en 2012. Ça représente une baisse de 15%, selon les données du premier trimestre compilées par la Chambre immobilière du Grand Montréal.

Dans l'île de Montréal, les ventes de demeures de plus de 1 million de dollars ont légèrement glissé, passant de 83 à 79. La propriété unifamiliale la plus chère s'est vendue à Westmount pour 3,975 millions.

Et le condo le plus cher, dans le centre-ouest, 2 millions. En comparaison, le Grand Vancouver revendique la vente d'une maison de 18,6 millions et d'un condo de 8 millions, l'hiver dernier. Et dans le Grand Toronto, les transactions similaires s'élèvent à 6,3 millions pour une unifamiliale et 2,9 millions pour un condo.

Montréal est un des huit marchés recensés qui ont subi un recul. Ceux de Victoria, Vancouver, Halifax-Dartmouth, Kitchener-Waterloo, Ottawa, Toronto et St. John's enregistrent tous des baisses allant de 13 à 39%. Malgré tout, le pourcentage de maisons de prestige vendues parmi toutes les maisons est plus élevé en 2013.

Parallèlement, les marchés de Québec, London-St. Thomas, Winnipeg, Regina, Saskatoon, Edmonton et Calgary ont vu le nombre de transactions augmenter de 3% (Québec) à 50% (Calgary).

Présentement, la maison la plus chère inscrite sur le marché montréalais s'élève à 9,8 millions. À Vancouver, elle est inscrite à 28,8 millions et à Toronto, à près de 17 millions.

Le ralentissement à Montréal s'explique en partie par l'incertitude économique et par l'offre qui a été supérieure à la demande. «Partout au pays, on remarque que les ventes ont baissé, mentionne Hélène Bégin, économiste principale de Desjardins. Le marché ralentit beaucoup dans le haut de gamme.»

«Le resserrement des règles hypothécaires touche les premiers acheteurs, ajoute Mme Bégin. Par contre, quand le marché ralentit, ce sont les résidences plus coûteuses qui écopent. Ces dernières années, le haut de gamme s'est intensifié, car les taux hypothécaires étaient bas. Et le marché en général a connu une ascension spectaculaire depuis le début des années 2000. Là, on constate un retour du balancier. Cela dit, on ne s'attend pas à une chute brutale, mais à ce que les délais de vente soient plus longs.»

Si ces derniers sont actuellement de 15 à 18 mois, en moyenne, ils pourraient s'allonger à 24 mois. «À 1,2 million, on est plus sélectif, note Claude Charron, dirigeant d'agences Re/Max. De telles maisons ne partent pas du jour au lendemain.»

Par ailleurs, à Montréal, compter sur les investisseurs étrangers serait illusoire pour l'achat de sa maison. «Montréal n'est pas un endroit si populaire pour les étrangers, affirme Claude Charron. C'est un marché local. Il y a eu plus d'achats par des étrangers d'immeubles à revenus et commerciaux. Le Québec est reconnu comme un endroit stable politiquement, malgré le printemps érable. Il n'y a pas de grandes révolutions. Personne ne va se faire enlever d'immeuble ici. C'est donc un beau refuge pour investir. Mais il n'y a pas de revenus à faire dans la demeure haut de gamme.»

En chiffres

900 000$ : prix de vente médian des maisons de prestige de plus de 750 000$ à Montréal

272 000$ : prix de vente médian de maisons, toutes catégories

Source: Chambre immobilière du Grand Montréal