Condos de luxe dans le Plateau, néo-manoirs à Laval-sur-le-Lac, résidences de prestige à Sillery: les propriétés haut de gamme ont la cote dans la province, au point où les ventes ont grimpé de 32% à Montréal et de 50% à Québec depuis un an.

Dans un rapport publié hier, le groupe immobilier Re/Max fait état de «nouveaux records» dans plusieurs villes canadiennes au premier trimestre de 2012. La Vieille Capitale a même enregistré la deuxième hausse plus forte parmi les grands centres du pays, derrière Regina. Il s'est ainsi vendu 48 résidences de plus d'un demi-million de dollars à Québec, contre 32 à la même période l'an dernier.

«La plupart des marchés restent en grande partie équilibrés à tous les niveaux, selon une tendance de hausse de prix stable ou modeste dans le secteur de luxe, a indiqué Sylvain Dansereau, vice-président exécutif de Re/Max Québec, dans le rapport. Les niveaux d'inventaire, avec une carence importante à Montréal, à travers l'Ontario, et à Winnipeg, ont joué un rôle important sur la multiplication des offres.»

Dans le Grand Montréal, où le segment des résidences de prestige commence à 750 000$ selon Re/Max, quelque 261 propriétés haut de gamme ont changé de main pendant les trois premiers mois de l'année.

Les acheteurs ont été particulièrement actifs dans le créneau des maisons de 1 à 2 millions, «où les offres multiples sont relativement communes», note le rapport. Les secteurs de Westmount, Ville Mont-Royal, Outremont, Hampstead, le centre-ville, le Plateau Mont-Royal, Saint-Lambert, Laval-sur-le-Lac et l'Ouest-de-l'île ont enregistré le gros de l'activité.

Re/Max note aussi une nouvelle tendance: la démolition de maisons de 800 000$ à 900 000$ situées sur de grands lots à Ville Mont-Royal. Elles sont ensuite remplacées par des maisons neuves plus grandes évaluées entre 2 et 3 millions.

Dans la région métropolitaine, le condo le plus cher s'est vendu à Westmount pour 2,7 millions pendant le premier trimestre, indique Re/Max. La maison unifamiliale la plus dispendieuse a trouvé preneur dans le même quartier, pour 6,4 millions.

Si le marché des maisons de luxe est en général équilibré à Montréal, les vendeurs conservent un léger avantage, avance l'étude. " On s'attend donc à ce que les prix continuent leur ascension. Selon les tendances actuelles qui semblent vouloir demeurer stables, il n'y a aucun doute que le marché des demeures de prestige de Montréal battra encore des records.»

Ailleurs au pays

À l'échelle canadienne, Regina a mené le bal des plus fortes hausses dans le marché haut de gamme, avec une augmentation de 56% des transactions. Le Grand Toronto arrive au troisième rang avec un bond de 49 %, suivi de London-St. Thomas (43 %) et Kitchener-Waterloo (39 %).

Malgré une baisse du prix moyen des maisons de plus de 10% depuis un an, Vancouver demeure le marché le plus cher au pays, stimulé par les capitaux asiatiques. C'est là que la résidence la plus chère a été vendue cette année, une propriété de 10 700 pieds carrés qui a trouvé preneur pour 19,8 millions.

La valeur de revente moyenne des propriétés --tous types confondus-- s'est élevée à près de 376 000$ en avril au pays, indiquait cette semaine l'Association canadienne de l'immeuble. Il s'agit d'une hausse de 0,9% sur un an, qui aurait toutefois été de 4,9% en excluant des calculs Vancouver, où les prix sont en baisse.