Le marché immobilier montréalais affiche une légère hausse pour le premier mois de 2012, une année qui sera charnière de l'avis de plusieurs économistes.

Le nombre de transactions a progressé de 1% par rapport à janvier 2011, selon des données publiées lundi après-midi par la Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM).

Les prix ont eux aussi grimpé quelque peu. La valeur de revente médiane des maisons unifamiliales a monté de 4% dans la région métropolitaine (262 500$), celle des condos, de 5% (220 000$) et celle des « plex » de 2 à 5 logements, de 3% (399 500$).

« On commence l'année en territoire légèrement positif », a résumé Paul Cardinal, directeur de l'analyse du marché à la CIGM, en entrevue à La Presse Affaires.

La performance du marché varie selon les différentes régions de la métropole. Le nombre de transactions a bondi de 25% à Vaudreuil-Soulanges, de 5% sur la Rive-Sud et de 2% dans la banlieue nord. En revanche, les ventes ont reculé de 11% à Laval et de 2% dans l'île de Montréal.

« C'est un peu la revanche des banlieues », a noté M. Cardinal.

Malgré une légère baisse des ventes, l'île de Montréal continue d'enregistrer - et de loin - les prix médians les plus hauts de la région. Ils se sont élevés à 332 000$ pour une unifamiliale (+4% sur un an), 260 500$ pour une copropriété (+6%) et 420 000$ pour un plex (-2%).

La trajectoire du marché immobilier canadien fait l'objet d'une attention aigue des économistes depuis les derniers mois. Plusieurs experts parlent d'une surévaluation marquée des prix, soutenus en bonne partie par de très faibles taux d'intérêt.

Les marchés de Toronto et Vancouver suscitent davantage d'inquiétudes que celui de Montréal, qui est tout de même de moins en moins abordable.

La plupart des économistes s'attendent à un aplatissement des prix dans la métropole. D'autres prévoient une baisse d'environ 10% étalée sur plusieurs trimestres.

Le niveau élevé des prix continue de favoriser le segment de la copropriété, moins cher. Les condos ont affiché une meilleure performance que les unifamiliales et les plex pour le 22e mois consécutif en janvier à Montréal, indique la CIGM.

Nouvel outil

La CIGM, comme cinq autres chambres immobilières du pays, a par ailleurs dévoilé aujourd'hui un nouvel indice de mesure de la valeur des propriétés.

Cet indice, qui se veut plus précis que l'utilisation du prix médian, permettra de comparer entre elles des propriétés aux caractéristiques similaires, donnant un meilleur reflet de la dynamique réelle du marché.

« Les fluctuations des prix moyens et médians risquent d'être mal interprétées, étant donné qu'ils peuvent fluctuer considérablement en réaction aux variations qui surviennent dans la composition des ventes », a fait valoir Gregory Klump, économiste en chef de l'Association canadienne de l'immeuble (ACI), qui chapeaute les chambres immobilières du pays.

Les six marchés qui utilisent le nouvel indice représentent un peu plus de la moitié de la population canadienne. Selon l'ACI, l'indice composé des prix a progressé de 0,27% sur un mois, et de 5,2% par rapport à janvier 2011.

C'est à Montréal que la hausse mensuelle a été la plus élevée en janvier (+0,68%), suivie de Toronto (+0,28%) et Vancouver (+0,06%). L'indice a pour sa part reculé dans la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique (-0,14%) et à Calgary (-0,12%).

Le nouvel étalon de mesure - appelé Indice des prix des propriétés MLS - sera implanté progressivement au cours des prochains mois et demandera une certaine adaptation aux courtiers.