L'écart entre l'impôt foncier commercial et résidentiel continue de s'accentuer à Montréal, à tel point que la ville deviendra bientôt la moins avantageuse au Canada pour les entreprises qui souhaitent s'y installer.

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C'est ce que fait valoir la Real Property Association of Canada (REALpac) dans une étude publiée hier. Selon le rapport, Toronto et Vancouver ont abaissé depuis quelques années leur niveau de taxation, tandis que la métropole québécoise l'a augmenté. À Montréal, les propriétaires d'immeubles commerciaux paient aujourd'hui quatre fois plus d'impôt que les propriétaires de maisons (ratio de 4,167 pour 1), nettement plus qu'il y a deux ans (ratio de 3,710 pour 1), soutient l'étude. Pendant la même période, le ratio a reculé de 4,5 à 4,2666 à Toronto, et de 4,690 à 4,333 à Vancouver.

«Quand on regarde ces ratios, on constate que Montréal s'en va dans la mauvaise direction et est sur le point de dépasser Toronto et Vancouver», a lancé à La Presse Affaires Michael Brooks, président de REALpac, qui représente les intérêts des propriétaires d'immeubles commerciaux.

Selon M. Brooks, l'électoralisme explique en bonne partie cette situation, puisque ce sont les citoyens - moins taxés - qui ont le pouvoir d'élire ou pas les politiciens. Il souhaite que les élus montréalais mettent en place un plan pour réduire l'écart entre les deux.

Jean-François Leclaire, directeur du budget à la Ville de Montréal, estime que l'étude de REALpac ne met pas les choses en contexte.

«Les conclusions sont sans fondement et elles ne sont pas appuyées du tout», a-t-il fait valoir. Il souligne que l'impôt foncier grimpera de façon égale pour les citoyens et les entreprises l'an prochain - 2,5% -, si bien que le ratio ne devrait pas augmenter.