Le Québec devrait afficher cette année le plus fort recul des ventes de maisons de tout le pays, selon l'Association canadienne de l'immeuble.

Dans un rapport publié ce matin, l'ACI revoit à la hausse ses prévisions globales pour l'ensemble du Canada, mais abaisse celles pour le Québec. Le nombre de transactions devrait ainsi fléchir de 3,8 % cette année dans la province, une diminution plus importante que celle de 2,6 % prévue en mai dernier.

« Au deuxième trimestre de 2011, l'activité plus intense que prévu en Ontario a compensé quelque peu la demande moins forte que prévu au Québec, au Manitoba et à Terre-Neuve, explique l'ACI. Par conséquent, les prévisions des ventes en Ontario pour l'année 2011 ont été relevées, alors que celles du Québec, du Manitoba et de Terre-Neuve ont été révisées à la baisse. »

Malgré ce recul de la revente, les prix devraient continuer sur leur lancée. L'ACI s'attend à un bond de 5,1 % cette année au Québec, à 261 300 $ en moyenne, suivi d'une hausse de 3,3 % en 2012.

À l'échelle du pays, la bonne tenue du marché se traduira aussi par des hausses plus salées que prévu. L'Association mise sur un gain des prix de 7,2 % cette année, ce qui placerait la valeur de revente moyenne à 363 500 $ au Canada.

L'ACI prévoit en outre une augmentation des ventes d'environ 1 % cette année au pays. Cela représentera 450 800 transactions d'un océan à l'autre.

Quatrième révision

C'est la quatrième fois que l'ACI rehausse ses projections en moins d'un an, elle qui s'attendait au départ à une baisse des ventes de 9 % cette année.

« Dans l'ensemble, les ventes et les prix au deuxième trimestre sont demeurés plus vigoureux que prévu, explique l'ACI. Le rythme des ventes était plus fort qu'on s'y attendait au début du troisième trimestre. »

Douglas Porter, économiste à la BMO, se surprend de la vigueur actuelle du marché de l'immobilier, à des années-lumière de celui des États-Unis, toujours en lambeaux.

« Le secteur canadien de l'habitation demeure étonnamment robuste, grâce aux taux d'intérêt qui restent bas et à la solide croissance de l'emploi », a-t-il noté.

La frénésie des marchés de Vancouver et Toronto explique en bonne partie les prévisions rehaussées de l'ACI. Certains économistes avertissent toutefois du risque d'un recul des prix dans ces deux villes, où il est de plus en plus difficile d'acheter une propriété pour les jeunes ménages.