Les ventes de maisons neuves aux États-Unis ont rebondi en mars par rapport au niveau historiquement faible touché le mois précédent, selon des chiffres publiés lundi par le département du Commerce, et davantage que ne le prévoyaient les analystes.

Le département du Commerce a fait état de 300 000 ventes en rythme annuel, soit 11,1% de plus qu'en février. Les analystes tablaient en moyenne sur 280 000.

Les ventes de février ont été révisées à la hausse, à 270 000 contre 250 000 initialement estimé. Mais cela reste le plus bas niveau depuis le début de cette série statistique en 1963.



Ce très léger mieux est loin d'indiquer une sortie de crise pour le secteur de la promotion immobilière.

«Ce n'est pas difficile d'avoir une hausse importante en pourcentage quand on part des plus bas niveaux jamais enregistrés», a estimé Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors.

En données brutes, après 21 000 maisons en février, le gouvernement estime à 29 000 les ventes de mars.

Il s'est vendu sur ce mois environ 20% de maisons neuves de moins qu'un an auparavant, alors qu'entre-temps le marché de l'emploi s'est nettement amélioré. Et le prix médian de vente a baissé de 5% en un an.

L'offre s'est ajustée à cette demande anémique: le nombre de maisons neuves en vente fin mars aux États-Unis était le plus bas depuis l'été 1967. Il a baissé «tous les mois depuis août 2007», a relevé David Resler, de la maison de courtage Nomura.

«Cette offre réduite de maisons à vendre pourrait donner aux constructeurs quelque espoir (minime toutefois) qu'une reprise des ventes exige de bâtir du neuf», a-t-il ajouté.

Mais ce n'est pas pour tout de suite, d'après la grande majorité des économistes.

«Dans les mois à venir, le secteur de la construction et le segment des ventes dans le neuf souffriront toujours de la concurrence de biens saisis en grand nombre», parie Thomas Julien, de la banque Natixis.

Selon une enquête mensuelle réalisée auprès des agents immobiliers et publiée lundi par l'institut de sondage Campbell Surveys, 48,6% des ventes de logements sur le marché en mars étaient soit des biens saisis, soit vendus par leur propriétaire en accord avec sa banque pour éviter une saisie. C'est le plus haut niveau depuis un an.

La part du neuf sur le marché immobilier reste bloquée à environ 8% depuis 2009, alors qu'elle était encore de 13,5% en 2007 et qu'elle était montée à 17% entre 2003 et 2005.