En regroupant ses filiales immobilières en une seule entité, la Caisse de dépôt ne fera pas d'économies, mais elle espère améliorer sa stratégie d'intervention dans un marché de plus en plus compétitif.

«C'est une nécessité aujourd'hui avec la concurrence, explique Daniel Fournier, qui dirigera le groupe immobilier unifié. On était un peu éparpillés.»

Le nouveau Groupe Ivanhoé Cambridge regroupera la SITQ, active dans le secteur résidentiel et celui des immeubles de bureaux, et Ivanhoé Cambridge, qui possède des centres commerciaux. Il chapeautera un actif de 30 milliards, ce qui lui assure une place parmi les 10 plus importants acteurs immobiliers du monde.

Les présidents et chefs de la direction des trois filiales regoupées, soit SITQ, Ivanhoé Cambridge (commercial) et Ivanhoé Cambridge (résidentiel), garderont leurs postes et leurs salaires, ce qui limite la réduction des coûts de fonctionnement que pourrait générer l'opération. «Ce n'est pas la raison (du regroupement), c'est une question de stratégie», précise Daniel Fournier. L'objectif est de mieux travailler ensemble et de penser plus globalement. Unies, les filiales pourront aussi obtenir des meilleures conditions de financement, souhaite-t-il.

Les décisions seront prises par un seul conseil d'administration, plutôt que trois, comme c'est le cas actuellement. «C'est ce conseil (dont les membres ne sont pas encore nommés), qui décidera si le groupe investit 1 milliard au Brésil avec Ivanhoé Cambridge ou 500 000$ à Paris avec SITQ», illustre-t-il.

Jusqu'à maintenant, les filiales devaient faire approuver leurs projets par leurs conseils d'administration respectifs avant de les faire cheminer dans les autres instances décisionnelles de la Caisse.

Selon Daniel Fournier, les activités des filiales feront l'objet d'un examen pour trouver des façons de mieux travailler ensemble. L'exercice pourrait générer des économies, mais aucune réduction d'effectif n'est envisagée. Près de 2000 personnes travaillent dans les différentes activités immobilières de la Caisse.

Une seule des filiales immobilières de la Caisse ne sera pas regroupée sous la bannière Ivanhoé Cambridge. Il s'agit d'Otéra Capital, qui se spécialise dans la dette immobilière. Otéra, qui ne se retrouve nulle part dans la nouvelle structure rendue publique par la Caisse, relèvera directement du président et et chef de la direction du groupe, Daniel Fournier. «C'est un autre type d'activités, qu'on veut garder à part», a-t-il expliqué.

À la suite des pertes importantes subies en 2008, Otéra Capital a abandonné ses activités les plus risquées comme les prêts mezzanine et les autres prêts subordonnés. La vente de son portefeuille international est sur le point d'être achevée, a dit M. Fournier, et l'entreprise continuera de faire des prêts hypothécaires de premier rang.