«Le tour de l'Afrique est maintenant arrivé», dit Laila Machaira à un parterre d'investisseurs réunis dans une austère salle de conférence.

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La présidente de la firme immobilière kényane Scion Real avait toute une mission cette semaine: vendre le marché immobilier africain à des investisseurs qui ne s'y étaient, dans bien des cas, jamais intéressés. Armée d'un tableau numérique - et d'un bon sens de l'humour -, la femme d'affaires a fait miroiter tout le potentiel du continent.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) est soutenue depuis une décennie, a-t-elle souligné, tout comme les revenus d'une partie de la population. «On a une armée de consommateurs en devenir», a dit Mme Machaira dans le cadre de sa conférence organisée par le MIPIM, à Cannes.

Les Africains s'urbanisent à toute vitesse, ce qui crée de vastes besoins pour la construction de maisons et d'infrastructures, a ajouté la conférencière. Selon elle, c'est le moment ou jamais de pénétrer le marché pour les investisseurs. «Le boom de la propriété n'a pas encore commencé.»

Trevor Juul, président de la firme de consultation Juul Africa, a quant à lui indiqué que le Nigeria, pays de 152 millions d'habitants, n'avait qu'un seul fonds d'investissement consacré à l'immobilier. Le potentiel est grand, a-t-il répété pendant son allocution.

Les investisseurs potentiels doivent toutefois être prévenus: on ne fait pas des affaires à Abidjan comme à New York. «Il faut savoir d'où l'on part: il faut souvent une génératrice pour l'électricité, la bande passante n'est pas ce qu'elle devrait être, on reste coincé dans la circulation en se rendant d'un point à l'autre», a illustré Laila Machaira.

«Si les rendements sur investissements sont très intéressants, c'est aussi parce qu'on part de très bas!» a-t-elle poursuivi.

Elle conseille aux néophytes de commencer avec de petits investissements, histoire de se familiariser avec le marché immobilier africain dans un premier temps.