Les ménages canadiens ne doivent pas utiliser leur maison comme un guichet automatique et vivre au-dessus de leurs moyens, estime le ministre des Finances, Jim Flaherty.

Le ministre a confirmé hier que le gouvernement fédéral adoptera de nouvelles mesures en matière d'emprunts hypothécaires assurés garantis par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Ces mesures, dont l'une fait passer la période d'amortissement des nouveaux prêts hypothécaires de 35 ans à 30 ans, entreront en vigueur le 18 mars.

Selon M. Flaherty, le secteur immobilier se porte bien au pays, mais il croit nécessaire d'adopter ces mesures afin d'éviter une crise comparable à ce qui s'est produit aux États-Unis.

«Même si les taux d'intérêt sont à un plancher historique, ils vont éventuellement augmenter. Les Canadiens doivent bien comprendre cela, et la plupart le font, lorsqu'ils contractent des dettes importantes, notamment lorsqu'ils achètent une nouvelle maison», a affirmé le ministre en conférence de presse, hier.

Les partis de l'opposition ont affirmé que ces mesures étaient nécessaires, mais ils ont rappelé que M. Flaherty a contribué à créer ce problème d'endettement en faisant passer la période d'amortissement d'un hypothèque de 25 ans à 40 ans depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir en 2006.

Le député néo-démocrate Thomas Mulcair a aussi affirmé que le ministre Flaherty aurait dû profiter de l'occasion pour mettre les banques au pas en exigeant qu'elles réduisent les taux d'intérêt des cartes de crédit qui frisent les 29%.

«Une des raisons pour lesquelles les Canadiens sont si endettés, c'est qu'on se fait flouer par les banques et les cartes de crédit. Quand tu paies 29,9% de frais d'intérêt et que tu es un jeune couple qui en arrache et tu veux acheter ta première maison, c'est sûr que tu es serré. Mais Stephen Harper et Jim Flaherty sont en train de s'attaquer aux victimes plutôt que de s'attaquer au problème», a dit M. Mulcair.

Le député bloquiste Daniel Paillé a pour sa part affirmé que les nouvelles mesures ne font rien pour faciliter l'accès au logement abordable.