Déconfiture en Irlande et en Espagne, stabilité en Allemagne, surchauffe à Hong-Kong, morosité au Japon... Les trajectoires mondiales du marché immobilier seront encore une fois multiples en 2011. Voici trois pays à suivre:

États-Unis

Le secteur de l'immobilier américain devrait reprendre un peu de tonus cette année, mais il demeurera plombé par la faiblesse générale de l'économie. L'Association nationale des courtiers prévoit une augmentation de 6% du nombre de transactions, à 5,12 millions d'unités. La trajectoire des prix est toutefois plus incertaine. Le prix médian des propriétés s'élevait à 170 600$US en novembre 2010, à peu près inchangé par rapport à l'année précédente. Et même si le marché de l'emploi s'améliore, le nombre de saisies demeure significatif, tout comme la quantité de maisons invendues. «Cela suggère qu'il y a plus de risque de baisse que de hausse de la valeur des propriétés résidentielles dans l'année qui vient», indique l'économiste Adrienne Warren, de la Banque Scotia, dans un rapport récent.

Chine

À l'image de son économie, le marché immobilier chinois tourne à pleine vapeur. Selon le National Bureau of Statistics, la valeur totale des propriétés vendues pendant les 11 premiers mois de 2010 a atteint 630 milliards US, un bond de 17,5% sur un an. Pour calmer le jeu, le gouvernement a haussé de 25 points de base son taux directeur il y a 10 jours. L'État s'est aussi engagé à construire 10 millions d'unités de logements abordables cette année, comparativement à 5,8 millions en 2010. «Si les résidences subventionnées comptent pour plus de 20% de l'ensemble du marché de l'habitation, les prix dans le marché régulier seront pondérés à la baisse», a fait valoir au China Daily Huang Yu, vice-président de l'institut de recherche China Index Academy. Il s'attend à une hausse des prix de 8% à 9% en 2011.

Australie

Selon un rapport de la Scotia, le marché immobilier australien a affiché - et de loin - la meilleure performance de tous les pays industrialisés en 2010. Avec son faible taux de chômage et son stock serré de maisons à vendre, la pression sur les prix a été forte. Trop forte, disent plusieurs, qui craignent comme au Canada la formation d'une bulle immobilière. Diverses mesures ont cependant permis de ralentir l'inflation des prix, qui est passée de 15,9% au premier trimestre de 2010 à 9,4% au troisième. La Scotia s'attend à un ralentissement accru des transactions et des prix plus élevés en 2011, alors que la hausse des taux d'intérêt continuera de restreindre l'abordabilité pour les jeunes ménages. Un économiste de la CommSec, cité par l'agence australienne AAP, s'attend à une hausse des prix de 5 à 8% cette année, tandis que l'investisseur américain Jeremy Grantham prédit une baisse.

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