«Si vous vous êtes déjà demandé à quoi ressemblait un atterrissage en douceur de l'immobilier, ça pourrait bien être cela.»

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Comme la plupart de ses collègues, l'économiste Pascal Gauthier, de la Banque TD, a interprété favorablement les données publiées hier par l'Association canadienne de l'immeuble.

L'ACI a annoncé une hausse des ventes de 4,6% en octobre par rapport à septembre, le troisième gain mensuel d'affilée au pays.

«Cette série de trois gains consécutifs des ventes mensuelles confirme la stabilisation de l'activité sur le marché», a souligné M. Gauthier dans un rapport.

La progression du nombre de transactions immobilières totalise 13,3% depuis juillet. Mais avec 35 714 propriétés vendues en octobre, le marché demeure en baisse de 21,4% par rapport au sommet de décembre 2009. Et le recul se chiffre à 12,6% si on compare à octobre 2009.

L'ACI estime qu'il s'agit là d'un «retour à la normale». De nombreux acheteurs avaient retardé leur décision pendant la crise financière, si bien que le marché a connu une frénésie sans précédent à partir du milieu de 2009. Les comparaisons sur une base annuelle s'en trouvent nécessairement affectées.

«Les niveaux records atteints à la fin de l'année dernière devraient continuer à gonfler les comparaisons d'ici la fin de 2010», a fait valoir l'ACI hier.

Les prix moyens ont progressé de 0,7% en octobre, à 343 747$. Ils sont à peu près stables depuis quatre mois sur une base annuelle, ce qui semble écarter de plus en plus une baisse prononcée à la sauce américaine.

Stocks en baisse

Un autre élément a rassuré les analystes hier: la quantité de maisons à vendre sur le marché. Le temps qu'il faudrait pour écouler toutes les propriétés invendues correspond à 6,2 mois, ce qui représente un mois de moins que le sommet atteint en juillet.

Le marché est revenu à l'équilibre, a résumé Douglas Porter, économiste à la BMO. «Il n'y a rien dans ces chiffres pour les optimistes extrêmes, ni pour les pessimistes déclamatoires, ce qui est une bonne chose.»

Les prix ont connu des trajectoires différentes selon les régions du pays, a noté M. Porter dans son rapport. Ils ont progressé de 10,7% sur un an à Vancouver, de 4,8% à Toronto, de 8,9% à Winnipeg, de 5,6% à Halifax, tandis qu'ils ont baissé de 1,5% à Calgary et de 0,6% à Edmonton.

Au final, la hausse moyenne s'établit à 0,7% au Canada.

Dans le Grand Montréal, le prix moyen pondéré a grimpé de 8,6% sur un an en octobre, à 309 638$, selon les données de la Chambre immobilière.

Hausse des prix

L'ACI s'attend à une hausse moyenne des prix de 3,1% au Canada cette année (à 330 200$), et à une baisse de 1,3% l'an prochain, à 326 000$.

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) est un peu plus optimiste. Dans ses prévisions publiées hier, elle table sur un prix moyen de 333 315$ à la fin de cette année, qui devrait légèrement progresser à 339 800$ en 2011.

TENDANCES DU MARCHÉ AU CANADA

2009 / 2010* / 2011*

Nombre de transactions (variation en%)

Canada 464 730 (+7,7%) / 440 300 (-5,3%) / 438 400 (-0,4%)

Québec 79 290 (+3,3%) / 80000 (+0,9%) / 80500 (+0,6%)

Prix moyen (variation en%)

Canada 320 362$ (+5%) / 336 800$ (+5,1%) / 339 800 (+0,9%)

Québec 225 412$ (+4,7%) / 240 300$ (+6,6%) / 246 300$ (+2,5%)

*Prévision Source : SCHL