Un regroupement de 1000 courtiers québécois dénonce le flou qui entoure la mise en place de nouveaux modèles «allégés» pour la revente de maisons.

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Selon un accord intervenu le mois dernier entre le Bureau de la concurrence et l'Association canadienne de l'immeuble (ACI), les Canadiens pourront désormais faire appel à un courtier pour inscrire leur propriété sur le système inter-agences (MLS) en échange d'un frais fixe.

Or, au Québec, la loi provinciale sur le courtage immobilier prime sur cette entente. Les courtiers d'ici demeurent obligés de faire plusieurs vérifications, de fournir des conseils et de présenter les offres d'achat. Il leur serait illégal de facturer 500$ ou 1000$ pour afficher une maison sur MLS, et laisser ensuite le client complètement à lui-même.

Dans une pétition de près de 1000 noms, le Réseau des courtiers immobiliers indépendants du Québec (RCIIQ) réclame une campagne concertée pour informer les Québécois des particularités de la loi provinciale. Selon ce regroupement, la Fédération des chambres immobilières et l'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) devraient sortir sur la place publique, et vite.

«Malheureusement, c'est encore au courtier immobilier qu'on impose le fardeau de démêler tout cet imbroglio», a dénoncé hier Yvon Poirier, président du RCIIQ.

À l'OACIQ, on n'envisage pas pour l'instant de faire une telle campagne. L'organisme a reçu à peine une centaine d'appels à ce sujet depuis l'entente du 24 octobre, ce qui est bien peu sur un volume annuel de 50 000 appels, a dit le président Robert Nadeau.

Il estime en outre que les Québécois ne sont pas désavantagés de ne pouvoir profiter du modèle allégé prôné par le Bureau de la concurrence.

«Le modèle allégé, c'est d'annoncer soi-même sa maison dans Kijiji, Lespacs ou La Presse, a avancé M. Nadeau. Le consommateur a toujours le choix de vendre lui-même. Mais au Québec, à partir du moment où il fait affaire avec un courtier, le courtier a ses obligations.»

La Fédération des chambres immobilières estime de son côté avoir bien rempli sa mission, qui est d'informer ses membres - les courtiers - et non pas les consommateurs.