L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) s'insurge contre «l'hystérie des mises en garde» et affirme qu'une baisse du prix des maisons est très peu probable au pays.

Le regroupement d'agents immobiliers a fait cette sortie cet après-midi, au lendemain de la publication d'un rapport au ton inquiétant de CIBC.

La banque torontoise prévoit un recul des prix de 5 à 10% au Canada d'ici deux ans, en raison d'une surévaluation moyenne de 14% de la valeur des propriétés selon ses calculs.

« Nombreux sont ceux qui pensent que le marché résidentiel canadien a maintenant atteint son apogée ou qu'il s'en approche, et que le ratio entre le prix des maisons et les revenus est élevé à l'heure actuelle, a déclaré Gregory Klump, économiste en chef de l'ACI. Comme d'habitude, ce ratio reviendra à son cours moyen à long terme, lorsqu'il reprendra le cycle normal du marché de l'habitation. »

Selon l'ACI, les prix de l'immobilier se stabiliseront et « feront du surplace » le temps de permettre aux revenus des Canadiens de grimper. L'association écarte un scénario comme celui vécu aux États-Unis, où la valeur des maisons a chuté en vrille après la crise des hypothèques à risque (subprimes).

Dans son rapport, Gregory Klump publie une pléiade de données pour démontrer les « tendances solides des marchés hypothécaires canadiens». L'économiste fait valoir que la vaste majorité des propriétaires ont emprunté moins que le montant auquel ils auraient eu droit, et que 64% des prêts contractés depuis un an ont une durée d'amortissement de moins de 25 ans, contre 54% il y a un an.

Le prix moyen d'une maison a atteint 344 968$ en avril au Canada, un sommet de tous les temps. Il s'agit d'un niveau 23% plus élevé que le creux de janvier 2009, et 7% plus haut qu'avant la récession, soulignait mardi la CIBC.

Selon la banque torontoise, la progression des revenus et de la démographie ne justifient aucunement la hausse fulgurante des prix.

La CIBC estime que 1,5 millions de propriétés affichent aujourd'hui un prix plus élevé que leur juste valeur du marché. La surévaluation serait de 13% au Québec. 

L'ACI, qui représente 99 000 agents et courtiers immobiliers au pays, est présentement poursuivie par le Bureau de la concurrence pour « pratiques anticoncurrentielles ». L'association se défend de ces accusations.