Les saisies immobilières aux États-Unis vont rester fortes en 2010 et 2011, a estimé jeudi le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke.

«Nous prévoyons toujours un nombre élevé de saisies en 2010 et 2011», a déclaré M. Bernanke, lors d'une audition devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants.

Rappelant les effets désastreux des saisies immobilières, «tragédies» pour les familles qui perdent ainsi leur logement et des années d'économies, M. Bernanke a aussi indiqué les dangers qu'elles faisaient peser, en grand nombre, sur la reprise du marché du logement, à l'origine de la crise.

«Les saisies sont à l'origine d'une offre de logements sur le marché qui font baisser les prix», a-t-il dit, alors que tous les indicateurs publiés depuis le début du mois ont témoigné d'un nouvel accès de faiblesse de ce marché.

Lors de l'audition, M. Bernanke a également parlé du programme gigantesque de soutien au marché du logement auquel la Fed mettra fin au 31 mars. Par ce programme, la Fed devrait avoir acquis à cette date pour 1425 milliards de dollars de titres émis par les organismes de refinancement hypothécaires parapublics Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae.

Combinés à des achats d'obligations du Trésor américain à long terme, ces rachats ont atteint leur but en permettant d'abaisser fortement les taux d'intérêts immobiliers de manière à rendre plus facile l'achat d'un logement pour faire relancer le marché.

Tout en indiquant que la Fed ne souhaitait pas se relancer dans ce genre de programme, bien qu'elle s'en réserve la possibilité, M. Bernanke a estimé que les Américains ne devraient pas trop souffrir de l'arrêt de l'intervention de la banque centrale.

Les taux d'emprunts immobiliers pourraient remonter après le 31 mars ont averti plusieurs économistes, mais M. Bernanke, a indiqué que «la plupart des gens avaient désormais des emprunts à taux fixes» et que cela devrait donc être sans effet pour eux.