Même si leur taux d'inoccupation a bondi depuis un an, les immeubles de bureaux du centre-ville de Montréal suscitent encore l'engouement chez certains investisseurs.

Le 1801, McGill College, un immeuble massif aux parois vitrées, vient d'être racheté par un consortium canadien, a-t-on appris hier. L'édifice a une valeur de 51,6 millions de dollars, selon le dernier rôle d'évaluation foncière de la Ville, mais le montant de la transaction - sans doute plus élevé - n'a pas été dévoilé.Le Régime de retraite de Postes Canada et le fonds Redbourne Realty se sont alliés pour mettre la main sur le bâtiment de 345 000 pieds carrés, construit en 1992. Il s'agit de la plus grosse transaction commerciale depuis le début de l'année dans la métropole, a souligné la firme CBRE, responsable de la vente.

«Montréal demeure une plaque tournante pour l'investissement en immobilier commercial, et ce, malgré l'impact que les conditions du marché ont eu sur le financement disponible depuis 12 mois», a fait valoir Brett Miller, vice-président régional de CBRE, dans un communiqué.

Selon CBRE, le fait qu'un investisseur non québécois achète une si grosse propriété au centre-ville marque un «tournant majeur» dans la dynamique du marché. Les quatre derniers immeubles de taille à être vendus - dont la tour CIBC et le 500, boulevard René-Lévesque Ouest - avaient été acquis par des groupes de la province.

Les loyers ont un peu augmenté au centre-ville pendant les premiers mois de l'année, passant de 20$ à 20,64$ le pied carré. Il faudrait toutefois qu'ils grimpent au moins à 25$ pour justifier la construction de nouveaux immeubles de bureaux, a indiqué à La Presse Affaires Brett Miller.

Le taux d'inoccupation des locaux de bureaux se situe à 10,7% dans la métropole, presque le double par rapport aux derniers mois de 2008, avant la récession. CBRE entrevoit une embellie pour les deuxième et troisième trimestres.