C'est la deuxième fois depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs en 2006 que M. Flaherty adopte des mesures pour limiter l'influx d'acheteurs sur le marché.

En 2008, le ministère fédéral des Finances avait indiqué que la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) allait limiter les périodes d'amortissement à 35 ans et qu'elle allait consentir des assurances-prêts représentant 95% de la valeur du prêt, comparativement à 40 ans et à 100% auparavant.

En décembre dernier, Mark Carney, le gouverneur de la Banque du Canada, avait par ailleurs incité les consommateurs et les banques à faire preuve de prudence en ce qui concerne l'augmentation de l'endettement des ménages parce qu'une hausse des taux d'intérêt, qui sont présentement à un creux record, à des niveaux «plus normaux» fera en sorte que certains emprunteurs ne seront pas en mesure d'honorer leurs engagements.

Citant une analyse d'«essai de tension» (stress test) réalisée par la banque centrale sur la situation financière des ménages, M. Carney a souligné que si les taux d'intérêt grimpent plus vite que ce qu'indiquent les rendements sur le marché obligataire, près d'un ménage canadien sur 10 devrait consacrer au moins 40% de ses revenus pour payer ses dettes. Ce qui rendrait ces ménages «vulnérables».

L'obligation pour les propriétaires non résidents d'effectuer une mise de fond de 20% limitera le potentiel de bulle, estime en outre Marc Pinsonneault, économiste de la Financière Banque Nationale.

M. Pinsonneault a précisé que l'annonce d'hier ne changera pas son opinion voulant que le marché immobilier se refroidisse graduellement au cours de la deuxième moitié de la présente année.