L'accélaration de l'activité au sein du secteur du logement fait partie du flot naturel de la reprise économique, selon la Banque du Canada et des économistes qui cherchent à dégonfler la théorie voulant qu'il existe actuellement une bulle du logement qui pourrait replonger l'économie canadienne en récession.

La banque centrale a jugé lundi, dans le cadre d'une allocution prononcée par son conseiller David Wolf, qu'il était prématuré de parler de bulle du logement au Canada. Ces propos surviennent alors que les Canadiens sont mis en garde depuis des mois contre le danger de contracter une dette hypothécaire trop lourde.

«Les hausses récentes des prix des maisons ne semblent pas s'écarter des facteurs fondamentaux agissant sur l'offre et la demande», a affirmé M. Wolf, qui prenait la parole devant la Chartered Financial Analysts Society à Edmonton, au nom de Timothy Lane, sous-gouverneur à la Banque du Canada.

«Nous estimons que le marché de l'habitation exige de la vigilance mais qu'il n'y a pas lieu de tirer la sonnette d'alarme», a-t-il ajouté.

La banque centrale croit que la forte progression de l'activité dans le secteur du logement repose sur des facteurs temporaires tels que les coûts d'emprunt peu élevés ainsi que la demande refoulée et devancée, «lesquels ne peuvent continuer à pousser à la hausse les prix des maisons et à stimuler l'activité», a indiqué M. Wolf.

«Qui plus est, les mises en chantier s'établissant en deçà des exigences démographiques à long terme, les stocks diminuent encore», a-t-il observé.

L'Association canadienne de l'immeuble (ACI) a fait état d'une hausse de quelque 4,4% des prix des logements au cours des 11 premiers mois de 2009, et elle a prédit une nouvelle augmentation de 4,7% pour l'ensemble de 2010.

L'économiste en chef de l'ACI, Gregory Klump, a indiqué que la hausse observée d'une année à l'autre était le résultat d'une combinaison de la vigueur du marché actuel et de la faiblesse de celui de l'an dernier, qui faussent les prix moyens.