«Ce n'est plus une récession, c'est une déprime, une dépression», lance le courtier propriétaire de Remax Tremblant, Konrad Kubiak, à propos du marché des condominiums. «Dans le condo, c'est très laid», rajoute celui qui travaille dans l'immobilier depuis 28 ans.

«Ce n'est plus une récession, c'est une déprime, une dépression», lance le courtier propriétaire de Remax Tremblant, Konrad Kubiak, à propos du marché des condominiums. «Dans le condo, c'est très laid», rajoute celui qui travaille dans l'immobilier depuis 28 ans.

Même si tous les courtiers à qui nous avons parlé hier sont loin d'avoir une vision aussi noire, tous s'entendent pour dire que le marché a changé: les acheteurs ont désormais le gros bout du bâton, surtout avec les vendeurs étrangers.

«On a eu des deals incroyables», soutient Steven Lafave, d'Immobilier Playground, qui fait partie de la famille Intrawest. Et pour trouver ces aubaines, l'acheteur a intérêt à regarder qui est le vendeur, suggère-t-il.

Avec le jeu des devises, des propriétaires étrangers sont prêts à rogner sur le prix de vente puisqu'ils font leur agent grâce au taux de change, qui les avantage plus que lors de l'achat. Même si ces Américains et Européens ne représentent de 15 à 20% des propriétaires, selon M. Lafave, leur nombre est «assez grand pour que ça déséquilibre le marché».

Toujours selon ses données, il y avait au 30 juin 404 propriétaires sur les terrains d'Intrawest, dans le coeur touristique de Tremblant, qui avaient confié leur propriété à un agent pour qu'il la vende. C'est une soixantaine de moins qu'à pareille date l'an dernier. Sur le prix, «l'Américain va être plus flexible que le Québécois», souligne aussi André Parisien, également de Playground, un des importants agents de la région.

L'économie possible? Ça dépend évidemment du condo, mais 10% est le chiffre plus souvent avancé par les agents consultés. Mais d'autres ont baissé davantage par rapport au sommet des dernières années. Encore une fois, cette baisse est surtout perceptible dans le condo, le reste du marché s'étant mieux tiré d'affaire.

Outre le taux de change, un autre facteur joue contre le condo. Plusieurs proprios l'ont acheté comme investissement. Or, les revenus de location sont à la baisse dans certains cas, constatent les agents.

«Dans le condo, on voit que les prix descendent parce que les revenus ne sont pas là», explique Herbert Ratsch, ancien d'Intrawest qui travaille aujourd'hui pour Sotheby's. «Avec la météo qu'on a eue cet été, est-ce que les revenus dans la location sont là?»

Il souligne toutefois que les propriétaires de condos situés dans des chaînes réputées s'en sortent mieux que d'autres. «Ces chaînes travaillent très fort pou remplir leur hôtel dans les temps morts.»

C'est peut-être ce qui explique cette perception, qu'ont plusieurs agents, que le nombre de condos en vente dans la région est en hausse. «Il y a toujours un gros roulement de condos. Sauf que là, il y a moins d'acheteurs», estime Paul Dalbec, de Royal LePage. «Des condos, cette année, il y en a beaucoup.»

Et les acheteurs ne semblent pas se précipiter pour les acheter, si on se fie à l'agente Martine Séguin, d'Immobilier Playground. «Avant, on vendait beaucoup de locatif. Là, les gens regardent pour eux, pour en profiter.»

Mais attention, souligne M. Dalbec, les gens n'achètent pas n'importe quoi. «Les bonnes propriétés se vendent bien. Des affaires à renipper, c'est mieux de ne pas être cher.»