Ça va de mal en pis dans le secteur au coeur de la situation économique critique des États-Unis. Les ventes de maisons neuves ont reculé de 14,7%, du jamais vu depuis janvier 1994.

«L'effondrement de l'immobilier n'est pas encore terminé», observe Jennifer Lee, économiste chez BMO Marchés des capitaux. Son collègue, Sal Guatieri, soutient pour sa part que «le bas du marché n'est pas proche».

 

Par rapport au mois de décembre 2007, le nombre de ventes de maisons neuves a reculé de 44,8%, un autre record.

«Et pour enduire de sel une plaie ouverte, les statistiques de septembre, octobre et novembre ont été revues à la baisse», souligne Jennifer Lee.

L'économiste remarque au moins une bonne nouvelle dans tout ça: les stocks continuent de chuter.

Il n'y avait plus que 357 000 maisons neuves à vendre à la fin de l'année. Sauf que les ventes de décembre représentent un rythme annualisé de 331 000 maisons, le rythme le plus faible depuis que de telles statistiques sont compilées, en 1963.

Si le secteur immobilier maintient cette cadence, il faudra donc plus d'un an pour venir à bout du surplus de maisons invendues qui pèse sur le marché.

»Une récession durable»

Pour tuer dans l'oeuf tout optimisme prématuré, on a appris hier que les commandes de biens durables ont terminé l'année en baisse de 2,6% en décembre.

«Conjuguée à la hausse des stocks, la baisse fait craindre d'autres diminutions marquées de la production, de l'investissement des entreprises et de l'emploi», soutient Francis Généreux, économiste principal chez Desjardins.

De même, Robert Kavcic, de BMO Marchés des capitaux, remarque que les livraisons de biens durables continuent de reculer plus vite que la production, ce qui pousse le ratio stocks/livraisons à son plus haut niveau depuis 15 ans. Il souligne aussi les sondages n'indiquent pas de grandes améliorations pour janvier.

Tout cela n'annonce rien de bon pour les mois à venir. Selon M. Kavcic, les données sur les biens durables pointent plutôt vers une «récession durable».

Pendant ce temps, les Américains sont de plus en plus nombreux à demander l'appui des programmes d'aide aux chômeurs. Pour la semaine qui s'est terminée le 17 janvier, 4 776 000 chômeurs ont effectué une réclamation. Il s'agit encore là d'un nombre record depuis que le département du Travail compile ces données, soit depuis plus de 40 ans.