La firme d'ingénierie Hatch est active au Québec depuis 1958 et a toujours évolué dans l'ombre des grands groupes de génie-conseil québécois tels que SNC et Lavalin qui ont émergé dans les années 50 et 60. Le savoir-faire que Hatch a développé à Montréal assure pourtant le rayonnement du bureau-chef québécois partout dans le réseau mondial du groupe dans les secteurs miniers et du contrôle des procédés et de l'automatisation.

C'est au milieu des années 50 que l'ingénieur Gerald Hatch, diplômé de l'Université McGill et titulaire d'un doctorat du Massachusetts Institute of Technology, décide de fonder sa propre entreprise de génie-conseil.

Gerry Hatch, qui avait travaillé durant quelques années comme directeur de la recherche chez Québec Fer & Titane à Sorel, décroche un premier gros mandat en Ontario en vue de la réalisation d'un tunnel dans la région de Toronto.

C'est pourquoi il déplace alors son bureau à Mississauga tout en maintenant ses activités à Montréal et à Sorel. Au fil des ans, l'entreprise n'a cessé de prendre de l'expansion tout en déployant une structure administrative décentralisée.

« Aujourd'hui, Hatch regroupe plus de 9000 professionnels de l'ingénierie qui réalisent des projets partout à travers le monde. Le groupe est divisé en cinq grandes régions », explique Stéphane Raymond, directeur général de Hatch à Montréal et responsable de l'est de l'Amérique du Nord.

« L'ouest de l'Amérique du Nord qui est supervisé à partir du bureau-chef de Mississauga, l'est de l'Amérique du Nord, dirigé de Montréal, l'Afrique, l'Europe et le Moyen-Orient qui relèvent de notre bureau de Johannesburg, l'Australie et l'Asie, depuis Brisbane et enfin l'Amérique du Sud et son bureau-chef à Santiago », explique M. Raymond.

Une présence significative

La division de l'est de l'Amérique du Nord, supervisée à partir du bureau montréalais, compte 1000 ingénieurs, dont 800 sont établis au Québec et parmi lesquels 650 sont regroupés à ses bureaux de Place Ville Marie.

« L'an dernier, on a embauché 100 nouveaux ingénieurs au Québec. C'est à Montréal que l'essentiel des effectifs est concentré. Mais on a 150 ingénieurs qui sont basés au Saguenay-Lac-Saint-Jean et à Sorel pour nos gros clients Rio Tinto Alcan et Québec Fer & Titane avec qui on est associés depuis 60 ans », précise Stéphane Raymond.

Le directeur général s'est lui-même joint à la firme d'ingénierie il y a plus de 20 ans comme stagiaire alors qu'il terminait sa scolarité en génie électrique à l'Université de Sherbrooke. Il est devenu spécialiste en contrôle des procédés et automatisation. Il est d'ailleurs aujourd'hui le directeur mondial de la division Contrôle et automatisation.

« Montréal est le centre d'excellence mondial en aluminium pour tout le groupe Hatch. Ce sont nos ingénieurs qui réalisent les projets de nouvelles alumineries ou de modernisation autant ici qu'en Australie ou au Moyen-Orient. »

« Montréal est aussi le centre d'excellence mondial en contrôle et automatisation. »

Lui-même et sa famille ont d'ailleurs vécu quatre ans en Australie, où il a dirigé une équipe de 125 ingénieurs, responsables d'automatiser les procédés du projet de la mine de nickel Koniambo, en Nouvelle-Calédonie. Un investissement de 5 milliards.

« C'est la beauté de notre structure. On est décentralisés, ce qui permet une grande mobilité pour nos ingénieurs », souligne-t-il.

Mines et infrastructures

À l'échelle mondiale, Hatch réalise actuellement 70 % de ses revenus dans le secteur minier et 30 % dans les travaux d'infrastructures et l'énergie. L'entreprise souhaite maintenant hausser à 50 % la part des infrastructures et de l'énergie tout en conservant son fort volume dans le secteur minier.

Au Québec et au Canada, la division montréalaise de Hatch s'est distinguée en finalisant l'an dernier tous les travaux de la plus grosse mine de diamants dans le nord du Canada, celle de Gahcho Kué, dans les Territoires du Nord-Ouest, pour le compte de la société De Beers.

La firme a aussi remporté en 2014 un prix international pour la construction de la fonderie AP60 de l'aluminerie de Rio Tinto à Alma.

Stéphane Raymond est par ailleurs très fier que le bureau montréalais de Hatch ai été retenu pour devenir la firme d'ingénierie qui représentera CDPQ Infra tout au long de l'exécution du projet de construction du Réseau électrique métropolitain, un projet d'infrastructures majeur s'il en est un.

« On veut augmenter notre présence dans le secteur, et c'est un gros mandat qu'on a obtenu là. On vient aussi d'obtenir le programme de modernisation du port de New York pour les 20 prochaines années. »

« On est responsables de définir et de déployer le plan directeur. On vient d'ouvrir un bureau à New York où on a embauché 50 ingénieurs », soulève-t-il.

La structure de propriété du groupe Hatch lui assure un avantage sur ses concurrents lorsque vient le temps de recruter de nouveaux talents, estime ce spécialiste des procédés.

« L'entreprise appartient aux employés. C'était le voeu de Gerry Hatch. On est complètement indépendants des marchés financiers. On est tous des entrepreneurs avec une âme technique », insiste le directeur général.