C'est d'abord son sourire qu'on remarque. Dès que nous nous sommes aperçues, le visage de Monique F. Leroux s'est illuminé d'un sourire généreux, avenant. La conversation s'engage rapidement. La présidente du Mouvement Desjardins parle d'abondance. Elle est, de toute évidence, très à l'aise dans le poste qu'elle occupe depuis plus d'un an maintenant.

Tout en se dirigeant vers la salle de conférence où se tiendra l'entrevue, elle commente au passage les toiles des artistes québécois que le Mouvement Desjardins a choisi d'encourager. De la description des toiles, on passe ensuite à celle des photographies où l'on voit Mme Leroux entourée de membres de la grande famille Desjardins. Le choix du mot famille n'est pas anodin. Le Mouvement Desjardins est une institution tricotée serrée.

C'est une entreprise phare au Québec, un symbole important, qui requiert de ses dirigeants des talents bien particuliers : «Quelqu'un qui n'aime pas la dynamique des personnes, quelqu'un qui n'aime pas se retrouver dans des débats, dans des discussions, qui n'est pas habitué à une certaine collégialité ou qui n'a pas de plaisir à être en groupe n'a pas sa place chez Desjardins. C'est à la base un mouvement de personnes qui s'est donné des services financiers et qui est devenu, par extension, une institution financière. Ce sont d'abord les gens qui sont au centre de cette institution; ça, il faut que ce soit très clair.» 

Monique F. Leroux a pris la direction de Desjardins au printemps 2008, alors que se profilaient les signes avant-coureurs de la pire crise financière depuis la Grande Dépression des années 1930. Aux États-Unis, la Réserve fédérale avait déjà volé au secours de Bear Sterns, tandis qu'au Canada, la tempête autour des PCAA était loin d'être résorbée. 

«La prise de contact avec le réseau a été immédiate et intense, dans des conditions où j'avais à décrire des mauvaises nouvelles. Ça teste sa résilience, ajoute-t-elle en souriant. Ça m'a amenée rapidement, en entrant en poste, à réunir les équipes et à faire le tour des différents portefeuilles et à prendre des décisions, mais pas toute seule», prend-elle la peine de souligner.

En effet, Mme Leroux a choisi de gérer avec l'appui d'un très grand nombre de personnes et dans une très grande transparence : «Sans déléguer, je ne serais pas passée à travers.»

Peu de temps après son entrée en poste, elle commence à travailler avec les 24 membres du conseil d'administration du Mouvement Desjardins : «Peut-être que la chose qui m'a le plus caractérisée, c'est que j'ai fait sauter l'approche des silos et les structures pour amener les gens très rapidement à travailler en mode projet avec une perspective Mouvement.»

Les notions d'éclatement des silos et de rapprochement vers la base reviendront souvent au cours de l'entrevue. Rien d'étonnant, ces éléments étaient au coeur de la plateforme électorale de Monique F. Leroux. Car chez Desjardins, comme en politique, le chef n'est pas nommé, mais bien élu par les membres.

Ceci teinte inévitablement sa façon de gérer l'institution : «J'avais cinq convictions de base lors du processus électoral et un certain nombre d'idées que j'ai dû débattre. Une fois élue, les gens savent à quoi s'attendre, parce qu'on est lié par nos engagements. De toute façon, en général, quand j'avance quelque chose, j'aime bien le faire. Ou du moins, avoir mis tous les efforts pour le faire.»

Vous voulez en connaître plus sur Monique F. Leroux? Nous vous invitons à lire l'article intégral de Michèle Boisvert, accessible gratuitement en ligne sur le site du magazine Premières en affaires.