La poursuite de la croissance des revenus de BRP passera un jour ou l'autre par une nouvelle gamme de produits. L'entreprise qui a inventé la motoneige, la motomarine et la moto à trois roues Spyder se penche sur la question, et l'issue de cette réflexion demeure encore bien incertaine. Une moto ?

« Avec les six gammes de produits que nous avons présentement, nous pouvons atteindre notre objectif de croissance des revenus à 6 milliards de dollars », a indiqué le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, hier midi. Son entreprise a encaissé environ 4,5 milliards dans sa dernière année financière.

« Mais il faut commencer à prévoir ce qui vient après. On a une petite équipe qui travaille là-dessus depuis à peu près 18 mois. Ça peut être quelque chose qui va renforcer les produits que nous avons déjà ou quelque chose de nouveau. Ça peut être quelque chose que nous faisons à l'interne, quelque chose qu'on fait en partenariat ou une acquisition.

« Le seul critère que j'ai donné à l'équipe, c'est que nous avons de la valeur ajoutée quand nous avons un produit avec un moteur, parce qu'on sait comment offrir des performances, on connaît la technologie, on est bons pour le design et la manoeuvrabilité. La seule consigne que je leur ai donnée est qu'on veut avoir un produit avec un moteur. Ça peut être un moteur électrique, hybride ou à combustion. »

Quelques minutes plus tôt, M. Boisjoli avait raconté aux invités du Cercle canadien de Montréal quatre « moments innovatifs » déterminants de l'histoire de BRP. Y figuraient les renouvellements des gammes Ski-Doo (2003) et Sea-Doo (1992) qui sont survenus alors que les ventes de ces véhicules plafonnaient ou étaient en baisse.

PEUT-ÊTRE UNE MOTO ?

Certains analystes financiers ont déjà évoqué un retour de BRP dans le marché de la motocyclette, qui montre lui aussi des signes de faiblesse. Selon le Motorcycle Industry Council, cité par l'agence Bloomberg, les ventes de motos ont chuté de 41 % au lendemain de la dernière crise financière, en 2009, puis de 14 % l'année suivante. Depuis, elles ont très peu progressé.

« La moto est un marché excessivement compétitif où il y a beaucoup de marques très fortes, a rappelé M. Boisjoli. Si on y entrait, on voudrait arriver avec une technologie qui nous différencie et ça, ce n'est pas facile. On ne voudrait pas être un "me too", ce n'est pas nous. »

M. Boisjoli a toutefois reconnu qu'il y aurait des avantages à investir ce marché, puisqu'il partage les mêmes technologies, les mêmes lignes d'assemblage et les mêmes concessionnaires.

MOTEURS ÉLECTRIQUES

L'électrification de ses véhicules récréatifs est un autre chantier important pour BRP.

« Nous sommes convaincus que ça va arriver dans nos produits, mais on ne sait pas quand. »

La peur de manquer d'énergie, un problème bien connu dans le marché de la voiture électrique, est multipliée dans un environnement isolé comme ceux où sont souvent utilisés les produits récréatifs, a-t-il expliqué. De plus, la taille de ces véhicules laisse peu de place aux piles.