Dix jours après un engagement en ce sens pris devant la ministre du Travail, Dominique Vien, les parties n'ont toujours pas repris les négociations à l'Aluminerie de Bécancour (ABI). Quelque 1030 travailleurs y ont été mis en lock-out le 11 janvier dernier.

Le vendredi 9 février, des représentants du Syndicat des métallos, affilié à la FTQ, et de la direction de l'aluminerie avaient rencontré la ministre du Travail et son cabinet. Le 5 février, c'était le premier ministre Philippe Couillard lui-même qui avait exprimé le souhait que les parties retrouvent le chemin des négociations, vu l'importance économique de cet employeur dans la région du Centre-du-Québec.

À l'issue de la rencontre, les deux parties s'étaient dites ouvertes à reprendre les pourparlers en présence du conciliateur-médiateur.

Or, lundi, soit 10 jours plus tard, le Syndicat des métallos a fait savoir qu'aucune rencontre n'avait encore eu lieu avec l'employeur.

Le conciliateur a bien contacté le syndicat, qui serait prêt à reprendre les discussions sur-le-champ, mais il attendrait toujours des nouvelles quant à la disponibilité de la direction d'ABI.

Le lundi suivant la rencontre du vendredi avec la ministre Vien, le conciliateur-médiateur «m'a appelé et m'a dit qu'il n'était pas encore en mesure de fixer une rencontre», a rapporté au cours d'une entrevue Clément Masse, président de la section locale 9700 du Syndicat des métallos (FTQ).

«Le mercredi, je l'ai rappelé pour lui demander: »discutez-vous avec l'employeur?« Il m'a dit »oui, j'ai des discussions avec l'employeur. Ce que je fais, c'est que j'essaie de fixer une rencontre de négociation le plus rapidement possible«. C'était mercredi passé. On est rendu le 19 et je n'ai toujours pas de nouvelles. Je lui ai parlé ce matin et il m'a dit qu'il attendait toujours des nouvelles de l'employeur. Il n'y a rien de changé», a laissé tomber M. Masse.

Jointe par courriel, la direction de l'Aluminerie de Bécancour a fait savoir lundi que «les démarches sont en cours pour déterminer une date de rencontre».

Le député libéral de Trois-Rivières, Jean-Denis Girard, qui était présent lors de la rencontre avec le cabinet de la ministre du Travail, rapporte qu'il y aurait un problème de disponibilité pour la direction d'Alcoa. «On m'avait mentionné que pour les deux ou trois premières semaines, il y avait des défis d'agenda pour les gens d'Alcoa. Il y avait une rencontre, entre autres, à l'international; il y avait des gens qui sont à l'extérieur du pays», a rapporté le député au cours d'une entrevue.

«Le conciliateur a fait des appels; le conciliateur a ça entre les mains. Jusqu'à maintenant, il n'y a eu aucun signe négatif de la part du conciliateur. Donc, c'est qu'il y a des choses qui avancent. Pour ce qui est de la date, moi je veux leur laisser le temps de revenir autour de la table pour voir la suite des choses», a conclu le député.