Si vous aviez l'intention de vous procurer l'un des 20 000 lance-flammes vendus par le fondateur de Tesla, Elon Musk, il est probablement déjà trop tard.

Alimentées par le buzz médiatique, les ventes d'armes incendiaires, dernier dada du milliardaire excentrique, se sont accélérées hier. En milieu de journée, Elon Musk écrivait sur son compte Twitter en avoir écoulé 17 500 unités depuis le week-end, à 500 $US pièce.

Lancée sur les médias sociaux, la vente de lance-flammes a d'abord été perçue comme une nouvelle plaisanterie du cofondateur de PayPal. Elon Musk a d'ailleurs alimenté le doute en multipliant les blagues au sujet de sa plus récente trouvaille, tweetant notamment que « la rumeur selon laquelle [il] crée secrètement une armée de zombies pour générer de la demande pour les lance-flammes est complètement fausse ».

Le patron de Tesla est aussi reconnu pour s'amuser aux dépens du public et des reporters sur les médias sociaux, rappelle le réseau CNBC. Il avait indiqué le mois dernier vouloir envoyer l'une de ses voitures électriques dans l'espace, avant de changer d'avis à deux reprises.

Il reste que La Presse est bel et bien parvenue à commander un exemplaire dudit lance-flammes sur le site web de son entreprise The Boring Company, moyennant des frais de livraison au Canada de 44,07 $US.

EST-CE LÉGAL ?

Ces armes sont-elles prohibées au Canada ? La Presse a posé la question à la Gendarmerie royale, à l'Agence des services frontaliers et au cabinet du ministre fédéral de la Sécurité publique, suscitant plus de perplexité que de réponses.

« Ça dépend du type de lance-flammes et de l'usage prévu, dit Jacqueline Roby, des services frontaliers. Nos experts se penchent là-dessus. »

Chose certaine, ils sont de plus en plus populaires au pays.

Selon les données de Statistique Canada, qui excluent les ventes du mois de décembre, il s'est importé « 571 tubes lance-missiles, lance-flammes, lance-grenades et lance-torpilles » en 2017 au pays, contre une centaine d'exemplaires en 2014 et près du triple l'année suivante.

Aux États-Unis, les lance-flammes ne sont régis par aucune loi fédérale, et la réglementation varie selon les États. En Californie, un permis n'est requis que si l'arme en question a une portée de plus de 3 mètres, ce qui ne serait pas le cas du nouveau jouet d'Elon Musk.

Au moins un membre du Congrès californien a toutefois signifié hier qu'il avait l'intention d'introduire une loi interdisant la vente de ces produits dans son État pour des raisons de sécurité, rapporte le Los Angeles Times.

Selon le site web de Boring, qui multiplie les commentaires ironiques au sujet de son nouveau produit, les lance-flammes sont « les plus sécuritaires au monde » et « ils égayeront n'importe quelle fête ».

Une demande d'entrevue faite par La Presse hier auprès de l'entreprise située à Hawthorne, en Californie, est demeurée sans réponse.

POUR FINANCER DES TUNNELS...

Étrangement, la vente de lance-flammes vise à financer les activités principales de Boring, soit la construction de tunnels destinés à soulager les problèmes de congestion automobile et à permettre le passage des capsules supersoniques Hyperloop, un autre projet cher à Elon Musk.

Boring a obtenu la permission de tester la construction d'un premier tunnel sur une distance de plus de 3 kilomètres à Culver City, une ville de banlieue de Los Angeles où se trouve le siège social de Space X, l'entreprise manufacturière et de transport spatial d'Elon Musk.

Ce n'est pas la première fois que Boring a recours à des modes de financement inusités. L'an dernier, l'entreprise a vendu 50 000 casquettes à son effigie, récoltant du coup 1 million US. Elon Musk avait promis à l'époque que s'il parvenait à atteindre ce seuil, il se lancerait ensuite dans la distribution de lance-flammes.

Pour 30 $US de plus, Boring offre aussi sur son site web des extincteurs qu'elle reconnaît comme étant « beaucoup trop chers », mais arborant un autocollant « vraiment cool ».

La livraison des premiers exemplaires du lance-flammes est prévue au printemps.

- Avec Vincent Larouche, La Presse et l'agence Bloomberg

Image tirée d’internet

Aperçu d'un exemplaire du lance-flammes mis en vente par The Boring Company, une entreprise du milliardaire Elon Musk