L'action de Héroux-Devtek a touché un creux annuel, lundi, après que le spécialiste des trains d'atterrissage eut indiqué qu'il n'avait pas été sélectionné pour un contrat de l'armée de l'air des États-Unis et que la charge de travail découlant de cette entente allait diminuer au cours des deux prochaines années.

L'entreprise établie à Longueuil n'a pas été retenue pour gérer l'ensemble des trains d'atterrissage des appareils de transport de cargaison Hercules C-130, de l'avion de ravitaillement en combustible KC-135 et de l'appareil de surveillance Boeing E-3.

Héroux-Devtek a été coiffée par l'entreprise américaine AAR Corp., dont le siège social se trouve en Illinois.

«La direction est présentement en train d'évaluer ses options en vertu des procédures actuelles», fait valoir la société québécoise, qui n'a pas voulu dire si elle devra procéder à des réductions d'effectif.

À la Bourse de Toronto, l'action de l'entreprise s'est négociée à un creux annuel de 11,06 $ en cours de séance pour finalement clôturer à 11,55 $, en baisse de 1,18 $, ou 9,29%.

Héroux-Devtek demeure sous contrat pour la réparation et l'entretien des trains d'atterrissage des trois appareils, mais le volume d'affaires diminuera d'ici le 31 mars 2019.

Dans une note envoyée par courriel, Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a qualifié la nouvelle de «surprise négative majeure».

L'analyste fait également passer de 16 $ à 13,50 $ son cours cible pour l'action de Héroux-Devtek, ajoutant que cette annonce signale que l'entreprise aura des défis à surmonter au chapitre de la croissance des revenus.

La société a déjà prévenu que la baisse de cadence décrétée par le géant américain Boeing pour ses appareils 777 et 777X - pour lesquels Héroux-Devtek est l'unique fournisseur des trains d'atterrissage - aura une incidence négative sur ses recettes au cours de l'exercice 2018.

«La perte de ce contrat est surprenante puisque l'entreprise était initialement sous contrat jusqu'en 2021», écrit M. Doerksen, dans son rapport.

En raison de la perte de ce contrat, l'analyste s'attend à ce que le fabricant de pièces d'aéronautique affiche des revenus de 409 millions $ lors de l'exercice 2019, en baisse par rapport à sa cible précédente de 441 millions $.

Ben Cherniavsky, de Raymond James, croit que Héroux-Devtek est toujours en mesure de générer un chiffre d'affaires oscillant entre 480 et 520 millions $ d'ici l'exercice 2021, mais que le niveau d'incertitude est maintenant plus élevé.

L'analyste a également abaissé à 13 $ son cours cible pour l'action.

Héroux-Devtek a fait savoir le mois dernier qu'elle comptait licencier 90 personnes cette année en raison de la réduction de cadence chez Boeing.