GE Aviation investira 238 millions à ses installations de Bromont, en Montérégie, afin de moderniser la fabrication de ses pièces de moteurs d'avions.

«Nous allons renouveler cette usine pour la prochaine génération de moteurs», a déclaré la présidente et chef de la direction de GE Canada, Elyse Allen, lors de l'annonce, faite en présence du premier ministre Philippe Couillard.

L'argent servira notamment à acquérir des équipements pour la fabrication de composantes de moteurs de nouvelle génération qui sont destinés aux appareils Boeing 737, Airbus A320neo et Comac C919.

GE Aviation procédera également à une intensification de l'automatisation et de la numérisation des équipements existants et accroîtra la capacité du laboratoire de vibration, qui sert entre autres à analyser les limites des pales de moteurs à réaction, que cette usine produit au rythme effarant de 60 000 par année.

«Cette numérisation ne signifie pas que nous allons perdre des employés; cela signifie des emplois plus spécialisés pour ceux qui sont déjà avec nous et ceux qui vont se joindre à nous», a précisé Mme Allen.

Subvention de 12 millions

La présence du premier ministre, qui était accompagné de sa ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, Dominique Anglade, s'explique en grande partie par l'octroi d'une subvention de 12 millions en appui au projet, soit cinq pour cent du montant total de l'investissement.

Bien que la contribution puisse sembler marginale, le directeur des opérations chez GE Aviation, Alain Ouellette, a expliqué que le coup de pouce du Québec était un des éléments qui avait pencher la balance du côté de Bromont.

«Ça nous permet de nous démarquer. Est-ce que c'est essentiel? Ça nous permet d'être très compétitif à l'intérieur de GE», a-t-il fait valoir.

La ministre Anglade a abondé dans le même sens. «On sait qu'à l'intérieur même de GE, ce sont les usines qui sont en compétition. Quand on décide de poser un geste comme celui-là, c'est parce qu'on sait que ça va répondre à des exigences», a-t-elle souligné.

Le premier ministre, pour sa part, a tenu à rassurer les contribuables sur la valeur de l'investissement.

«Ces fonds publics sont amplement compensés et même plus que compensés par les retombées économiques et fiscales du maintien et du développement d'une activité comme celle-ci», a mentionné M. Couillard.

Bras de fer avec le Brésil

Le premier ministre a profité de l'occasion pour défendre la politique de soutien gouvernemental de l'industrie aéronautique au lendemain du dépôt d'une plainte contre le Canada à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le Brésil, pays d'origine de l'avionneur Embraer, demande à l'OMC de sanctionner le Canada pour ses subventions à Bombardier, estimant que cette pratique confère à la multinationale québécoise un avantage concurrentiel déloyal, notamment pour la nouvelle CSeries.

Philippe Couillard a promis que son gouvernement serait présent à ce débat pour défendre ses pratiques.

«Avec le gouvernement du Canada, on verra à rectifier les faits, a-t-il affirmé en marge de l'annonce de GE Aviation. On a entièrement confiance que nos pratiques respectent entièrement les accords de commerce internationaux.»

Il ne s'est d'ailleurs pas gêné pour renvoyer la balle au Brésil et aux autres pays manufacturiers qui oeuvrent dans le domaine.

«Il n'y a pas un seul pays doté d'une industrie aéronautique importante qui ne soutient pas activement son industrie», a-t-il laissé tomber.