Si Performance Sports Group devait entamer des procédures pour se protéger de ses créanciers en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité au Canada et de façon similaire sous le chapitre 11 aux États-Unis, les acheteurs intéressés au fabricant d'équipement de hockey Bauer pourraient être nombreux.

L'entreprise, qui compte une centaine d'employés à Blainville, avait jusqu'à vendredi pour déposer ses états financiers annuels vérifiés afin d'éviter de se placer en défaut face à ses banquiers. Cet élément fait partie des engagements pris par l'entreprise auprès de ses banquiers.

Selon une dépêche publiée hier soir par le Wall Street Journal, Sagard Capital - filiale de Power Corporation (propriétaire de La Presse) - s'est entendue avec Fairfax Financial pour acquérir Performance Sports Group pour plus de 550 millions US, alors que l'exploitant de la marque Bauer évaluait toujours la possibilité de dénicher la meilleure offre possible sur le marché par l'entremise d'une procédure d'enchères qui suivrait le dépôt de son bilan.

Sagard avait annoncé, jeudi dernier, être en pourparlers avec le gestionnaire d'actifs Brookfield Asset Management, mais selon le Wall Street Journal, Brookfield n'avait pas encore décidé en fin de journée hier si elle allait participer à la proposition conjointe de Sagard et Fairfax. 

Une annonce officielle pourrait venir ce matin avant l'ouverture des marchés. Sagard Capital détient une participation de 17 % dans Performance Sports Group, tandis que Brookfield est le deuxième actionnaire en importance avec 13 % des titres.

« Lorsque Bauer avait été mise en vente par Nike en 2007, une trentaine de groupes s'étaient montrés intéressés, et plus d'une dizaine avaient déposé des offres. Je m'attends à un intérêt similaire si la situation [procédure de faillite] rapportée dans les médias durant la fin de semaine se confirme. Et je ferai partie du processus, s'il y en a un », dit l'ex-président du conseil d'administration de Bauer, Graeme Roustan. C'est un groupe mené par M. Roustan, homme d'affaires de 56 ans originaire de la région de Sherbrooke, et la firme Kohlberg & Co. qui avait racheté Bauer des mains de Nike, il y a huit ans, pour 200 millions US.

« Ça me rend malade de voir que Bauer pourrait être en faillite. » 

- Graeme Roustan, ex-président du conseil d'administration de Bauer

UNE LONGUE DÉBANDADE

Performance Sports Group avait fait savoir à la mi-août ne pas être en mesure de présenter ses états financiers en raison d'une enquête interne effectuée par le comité d'audit. La même semaine, la direction avait révélé que l'entreprise faisait l'objet d'une enquête de la Securities and Exchange Commission et des autorités canadiennes. Un recours collectif a aussi été intenté par des actionnaires mécontents.

L'action de Performance Sports Group a cédé 7 %, à 4,69 $, vendredi à la Bourse de Toronto pour donner à l'entreprise une valeur boursière d'environ 200 millions CAN. La dette de l'entreprise s'élèverait à près de 500 millions US. L'action avait perdu 66 % de sa valeur en une seule séance, en mars dernier, après que la direction eut lancé un avertissement au sujet de sa rentabilité. Un nouveau PDG est aux commandes depuis le début de l'été. La suppression de plus d'une centaine d'emplois a été annoncée durant l'été dans un effort de restructuration qui n'a pas épargné le Centre d'innovation de Bauer à Blainville, dans les Laurentides.

Avant d'être déménagé à Exeter, au New Hampshire, au début des années 2000, le siège social de Bauer était situé à Montréal. En plus de commercialiser ses produits sous la marque Bauer, l'entreprise exploite notamment les marques Easton, Mission et Combat pour des sports comme le baseball, la crosse et le roller hockey.