Le groupe américain de produits chimiques DuPont a relevé ses prévisions pour 2016, misant notamment sur un moindre effet du renchérissement du dollar et des ventes de semences de maïs plus élevées.

En passe de fusionner avec son compatriote Dow Chemical, DuPont anticipe désormais un bénéfice net ajusté par action compris entre 3,05 dollars et 3,20 dollars, soit 10 cents de plus qu'initialement prévu, indique un communiqué diffusé lundi soir.

Parmi les éléments ayant modifié ses prévisions, le groupe fait valoir le fait que «le dollar s'est affaibli face à la plupart des devises» depuis janvier et que les superficies consacrées au maïs devraient être plus étendues qu'anticipé.

De janvier à mars, le groupe a dégagé un bénéfice net de 1,23 milliard de dollars, en hausse de 19% malgré un repli de son chiffre d'affaires de 5,5% à 7,4 milliards de dollars.

Le groupe met ce recul sur le compte d'effets de change défavorables (à hauteur de 4%) et d'une baisse des volumes vendus (-2%).

Par zone, les ventes ont baissé de 3% en Amérique du Nord, de 8% dans la région Europe Moyen-Orient Afrique, de 6% en Asie et de 12% en Amérique latine.

L'agriculture, sa principale division, a enregistré au total un bénéfice opérationnel en baisse de 3%, affecté par les taux de change, une baisse des ventes de 4%, et la fermeture de son usine située à La Porte, au Texas.

Ajusté et par action, la mesure de référence à Wall Street, le bénéfice est ressorti à 1,26 dollar, soit bien au-delà du 1,04 dollar attendu par les spécialistes de la valeur.

Vers 9h00 dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse de New York, l'action prenait 1,65% à 67,06 dollars.

DuPont met en avant son programme de réduction de coûts et de restructuration, qui devrait comme prévu permettre d'économiser 730 millions de dollars sur l'ensemble de l'année. De janvier à mars, ses dépenses opérationnelles ont déjà reculé d'environ 7%, soit 135 millions de dollars, sur un an. Le groupe prévoit au total de supprimer au moins 5000 emplois.

Avant l'annonce en décembre de la fusion entre DuPont et Dow Chemical, une opération devant donner naissance à un géant mondial de l'agrochimie évalué à 130 milliards de dollars en Bourse, les groupes faisaient déjà face à la pression d'investisseurs activistes qui réclamaient des mesures fortes pour améliorer la rentabilité face à la faiblesse des cours de matières premières et au ralentissement des grandes économies émergentes.

Les dirigeants de DuPont ont précisé lors d'une conférence téléphonique mardi qu'ils misaient sur un vote des actionnaires à la fin du deuxième trimestre ou au troisième trimestre afin de finaliser l'opération comme prévu avant fin 2016.