General Electric (GE), en plein recentrage sur ses activités industrielles, a annoncé mercredi la création d'une entreprise spécialisée dans l'efficacité énergétique, dont l'objectif est de réduire de 10 à 20 % la facture de courant de ses clients.

Cette société, baptisée Current, va regrouper les activités développées par GE dans l'énergie solaire, les systèmes de stockage de l'électricité, les équipements pour le rechargement des véhicules électriques et des logiciels pour la gestion de l'éclairage à diode électromuniscente (DEL), selon un communiqué.

Elle se concentrera ainsi sur les produits et services liés à l'efficacité énergétique (des techniques permettant de consommer moins avec un rendement équivalent), promet GE.

«La création d'une nouvelle entreprise au sein de GE renforce notre engagement pour donner une place à part à l'énergie (...) et mettre en place une plateforme spécifique pouvant être actualisée au fur et à mesure que des avancées technologiques sont faites», déclare Jeffrey Immelt, le PDG de GE, cité dans le communiqué.

La clientèle visée par Current va des hôpitaux, aux universités en passant par les grandes enseignes de la distribution et les municipalités, énumère Jeffrey Immelt.

Le fabricant des puces informatiques Intel, la banque américaine JP Morgan Chase et les chaînes de pharmacie Walgreens font partie de ses premiers clients.

L'efficacité énergétique est un créneau qui gagne du terrain face à la prise de conscience croissante sur l'impact négatif du réchauffement climatique.

Current, basé à Boston et dirigé par Maryrose Sylvester, 50 ans, va débuter avec un chiffre d'affaires de 1 milliard de dollars et celui-ci devrait atteindre 5 milliards d'ici 2020, pronostique GE.

S&P envisage d'abaisser la cote de GE

Ces annonces interviennent au moment où l'agence de notation Standard & Poor's envisage d'abaisser la note de solidité financière de GE, en raison de pressions sur la direction, avance-t-elle, exercées par le très influent activiste américain Nelson Peltz, nouvel actionnaire du conglomérat industriel.

GE est noté «AA+», une des meilleures notes, par S&P, qui a toutefois abaissé mercredi à «négative» contre «stable» auparavant la perspective assortie à cette évaluation.

Cette décision signifie que cette note pourrait être dégradée à court terme, à moins que les inquiétudes de l'agence ne soient apaisées.

S&P craint notamment que le nouvel actionnaire de GE obtienne de la direction une augmentation importante des opérations de rachats d'actions, ce qui risque d'affaiblir, estime l'agence, les leviers financiers du groupe.

«Nous estimons que l'investissement de Trian (le fonds de M. Peltz) va augmenter la pression sur le management de GE pour qu'il adopte une politique financière plus favorable aux actionnaires» au détriment de l'équilibre financier de l'entreprise, déplore S&P.

Outre une distribution de ses liquidités aux actionnaires, GE pourrait aussi être poussé à effectuer des acquisitions, craint l'agence.

Le milliardaire américain a révélé lundi avoir investi 2,5 milliards de dollars dans GE, après deux ans d'une cour assidue.

Cette somme, le plus gros investissement de M. Peltz dans une entreprise, représente 1% du capital de GE et fait de lui l'un des dix premiers actionnaires du conglomérat industriel connu pour ses moteurs d'avions, ses turbines et ses locomotives.

S'il n'a pas demandé pour l'instant à siéger au conseil d'administration ni la scission de l'entreprise, M. Peltz a plaidé pour davantage de retour sur investissements pour les actionnaires.