Le public est invité à voter au concours de design L'aluminium au coeur de nos déplacements. Son objectif: illustrer le potentiel négligé de l'aluminium et montrer de quel métal sont faits les designers industriels québécois.

Le Québec est l'un des colosses mondiaux de la production d'aluminium, mais quand il s'agit de le transformer en produits, il fait figure de nain anorexique.

Un exemple?

«J'en ai un très banal, indique François Racine, président d'Alcoa Innovation. La plupart des grandes sociétés de transport du monde roulent sur des roues d'aluminium parce que c'est plus léger, plus économique, plus durable et que ça use moins le système de direction. Il n'y a pas un seul autobus public au Québec qui a une roue d'aluminium.»

Ce déficit d'intérêt est une des raisons pour lesquelles Alcoa Canada a lancé le 21 octobre dernier la troisième édition de son concours de design de produits en aluminium, cette fois-ci sur le thème L'aluminium au coeur de nos déplacements. Les designers industriels étaient invités à imaginer un produit de consommation innovateur, destiné à faciliter les déplacements, quels qu'ils soient.

«On veut mieux faire connaître l'aluminium et ses possibilités d'utilisation. D'autant plus que, quand on se promène un peu, on se rend compte qu'il y a certaines régions du monde où l'aluminium est beaucoup plus mis en valeur, et on sait qu'on pourrait faire plus ici», affirme François Racine, président d'Alcoa Innovation.

De la douzaine de propositions déposées à la clôture du concours, le 9 décembre, le jury a retenu quatre projets finalistes, qui méritent chacun une somme de 5000$.

Le public est invité à voter d'ici le 15 mars pour son projet préféré, ce qui vaudra à ses concepteurs un prix de 10 000$.

Le jury du concours décernera de son côté son grand prix, doté d'une bourse de 15 000$. Il est présidé par Alexandre Taillefer, dragon de l'émission bien connue et associé principal de la firme XPND Capital.

«Il a amené une réflexion orientée vers le potentiel de réalisation et de succès commercial des produits proposés», décrit François Racine, seul juré à avoir siégé aux trois éditions du concours.

«Dans nos discussions, j'ai demandé d'essayer de transposer en prix de détail suggéré chacun des objets, confirme Alexandre Taillefer. C'est peut-être mon petit côté entrepreneur ou homme d'affaires qui est ressorti. Il y avait autre chose qu'uniquement les critères esthétiques et fonctionnels pour le vote.»

Montrer le design industriel

Le concours vise également à mieux faire connaître le design industriel, lui aussi sous-utilisé.

«Le défi aujourd'hui est de convaincre les entrepreneurs et les entreprises d'utiliser le design industriel, de le faire dans une perspective où on va conserver des coûts raisonnables, mais où on va améliorer la qualité intrinsèque et perçue des produits», insiste Alexandre Taillefer, qui assure que le design fait partie de «l'ADN de tous les jours» de ses entreprises.

Le communiqué sur les résultats de la première étape indique que «les propositions primées apportent des solutions porteuses qui favorisent les déplacements actifs et durables».

Les solutions sont indéniablement porteuses: toutes quatre servent à porter des colis, objets, enfants ou sacs.

Mais elles se signalent surtout par leur ingéniosité, leur créativité et leurs qualités esthétiques. Le public peut en juger et voter pour son projet favori sur le site du concours.