La compagnie québécoise Héroux-Devtek (T.HRX) investira approximativement 90 millions de dollars au cours des deux prochaines années notamment afin de répondre à la demande qui découlera de son entente avec Boeing pour les appareils 777 et 777X de l'avionneur américain.

Quelque 65 millions de dollars seront ainsi consacrés à l'acquisition de machinerie et d'équipement, alors que le reste servira entre autres à l'expansion du réseau d'installations de la société établie à Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal.

«Nous allons rester au Canada ainsi qu'aux États-Unis», a expliqué jeudi le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé, au cours d'une conférence téléphonique concernant les résultats du quatrième trimestre de l'entreprise.

En vertu de l'entente avec Boeing, la société québécoise sera l'unique fournisseur des trains d'atterrissage des appareils 777 et 777X en plus d'être responsable de la fabrication de pièces de rechange vendues par le géant américain.

Les premières livraisons devraient avoir lieu en 2017 et le contrat pourrait être prolongé jusqu'en 2028.

«Nous allons investir dans nos usines que nous possédons déjà et peut-être dans une nouvelle qui devrait se trouver près de nos installations existantes», a indiqué M. Labbé, sans en dévoiler davantage.

Le PDG d'Héroux-Devtek n'a pas indiqué si ce contrat pourrait se traduire par de nouvelles embauches par l'entreprise, qui compte quelque 1400 employés répartis au Canada, aux États-Unis ainsi qu'au Royaume-Uni.

Questionné par les analystes, M. Labbé a dit espérer une aide gouvernementale - soit des prêts ou des subventions - en ce qui a trait à l'investissement de 90 millions de dollars. Entre-temps, l'entreprise prévoit financer ce plan au moyen de ses liquidités disponibles, entre autres.

La somme de 90 millions de dollars s'ajoute aux investissements réguliers de 30 millions sur deux ans déjà prévus en lien avec l'entente concernant Boeing.

L'ampleur de l'annonce d'Héroux-Devtek a surpris Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, qui s'attendait à un investissement approximatif de 60 millions de dollars.

«C'est plus que nécessaire, mais n'oublions pas que ce contrat à long terme pourrait générer des revenus de 80 millions de dollars ou plus par année pour Héroux-Devtek», écrit l'analyste dans un rapport.

Les actionnaires ont toutefois semblé accueillir favorablement le projet de l'entreprise, puisque son action a progressé de plus de 6 %, ou 70 cents, à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 12,20 $.

Profits en baisse

Quant à ses résultats du quatrième trimestre, l'entreprise a vu son bénéfice net reculer à 1,2 million de dollars, ou quatre cents par action, par rapport à 8,3 millions de dollars, ou 15 cents par action, à la même période l'an dernier.

Ses revenus trimestriels se sont établis à 91,2 millions de dollars, contre 73,8 millions il y a un an. Cette progression de 17,4 millions de dollars reflète essentiellement l'apport aux ventes de 14,7 millions de dollars des activités de APPH sur une période de deux mois.

Les ventes réalisées dans le marché de l'aérospatiale commerciale ont progressé de 17,9 % pour atteindre 38 millions de dollars, alors que celles du secteur de l'aérospatiale militaire ont augmenté de 28 % pour atteindre 53,2 millions de dollars.

Pour l'exercice 2014, Héroux-Devtek annonce un bénéfice de 9,2 millions de dollars ou 29 cents par action, comparativement à 131,6 millions de dollars ou 43 cents par action un an plus tôt. Ses ventes ont atteint 272 millions de dollars, contre 257 millions de dollars l'an dernier.

M. Labbé a par ailleurs affirmé qu'il s'attend à voir la société engranger des revenus de plus de 500 millions de dollars par année d'ici cinq ans, notamment en raison de l'entente avec Boeing ainsi qu'une certaine reprise dans le marché de l'aérospatiale.

Le PDG de l'entreprise a cependant prévenu que cette progression pourrait être affectée négativement par les conditions difficiles qui prévalent dans le marché de l'aérospatiale militaire, surtout en raison des coupes budgétaires imposées par le Congrès américain.