La brasserie Molson Coors (T.TPX.B) va investir 14 millions de dollars dans son centre de distribution de Montréal (CDM), dans l'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

L'investissement servira à automatiser le processus de préparation de palettes de petites commandes, un processus qui demandait auparavant beaucoup de manipulations de la part des 300 employés de l'entrepôt de la rue Dickson.

Il s'agit du plus important investissement réalisé au CDM depuis sa construction en 2003 au coût de 20 millions. En 2012, Molson a investi 30 millions à ses installations de la rue Notre-Dame Est dans l'achat et l'installation d'une chaîne de canettes.

Le centre, d'une superficie de 225 000 pieds carrés, disposait à son ouverture d'une capacité maximale d'entreposage de 900 000 caisses de bière.

Dans le cadre de ce projet, DRL Systèmes, de Pointe-Claire, est responsable de l'exécution des commandes, du logiciel et de la productivité. DRL a développé sa propre technologie, après avoir mené une enquête au sein de l'industrie et découvert qu'il n'existait aucune technologie en mesure de satisfaire les critères de rendement, d'utilisation de l'espace, d'ergonomie, de redondance et de fiabilité.

Brassée au Québec

Pour la Brasserie Molson, cet exemple contemporain illustre bien les retombées économiques de l'industrie de la bière au Québec.

«La bière qui est consommée au Québec est brassée au Québec», fait remarquer Sébastien Charbonneau, directeur des affaires corporatives chez Molson Coors, une allusion à peine voilée au vin importé qui ne cesse de gruger des parts de marché au détriment de la bière.

Molson, en compagnie de Labatt et de Sleeman, tous membres de l'Association des brasseurs du Québec (ABQ), a publié une étude sur le sujet la semaine dernière. On y apprend que les grands brasseurs s'approvisionnent auprès de 1900 fournisseurs québécois. «Chez Molson, on achète pour 240 millions de biens et services par année», ajoute M. Charbonneau.

Retombées économiques

En versant près de 200 millions en salaires par an, les grands brasseurs emploient directement 2600 personnes gagnant en moyenne 75 400$, soit plus de 2 fois le salaire moyen au Québec. L'industrie contribue aussi au maintien de 25 000 emplois indirects.

Environ 32% du volume de bière brassée au Québec est expédié hors de la province, soit aux États-Unis ou ailleurs au Canada.

Les trois grands brasseurs veulent faire connaître l'importance de leurs activités dans l'économie canadienne à un moment où la croissance des volumes est faible et les marges sont sous pression en raison de l'inflation dans le prix des intrants.

«Le prix de la bière n'a pas bougé depuis dix ans, selon Statistique Canada», souligne Philippe Batani, président-directeur général de l'ABQ. On ne peut pas en dire autant des taxes sur la bière. Au terme de 2013, les grands brasseurs auront versé 745,5 millions aux différents paliers de gouvernement en taxes diverses, dont 62 millions à la suite de la hausse de la taxe spécifique sur l'alcool.

Étude du Conference Board

Hier, c'était au tour du Conference Board du Canada de publier une étude sur les retombées de l'industrie brassicole au pays. Selon cette étude, la bière soutient 163 200 emplois, soit 1 emploi sur 100 au Canada, et représente pour près de 1% du PIB.

«Acheter de la bière, c'est soutenir une chaîne d'approvisionnement qui peut s'étendre d'un océan à l'autre, des brasseurs du Nouveau-Brunswick et du Québec aux grossistes de la Colombie-Britannique en passant par les producteurs céréaliers de la Saskatchewan, sans mentionner les acteurs des transports. La consommation de bière dans une province profite aux emplois dans plusieurs provinces», lit-on dans le rapport intitulé De la ferme au verre: la valeur économique de la bière au Canada.

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La bière au Canada

> 163 200 emplois

> Près de 1% du PIB

Source: Conference Board du Canada